« Un des défis pour interpréter l'Hindouisme est que la tradition est extrêmement diverse. […] La littérature hindoue comme un tout ne donne que rarement une réponse nette» (Dhand, 2002: 351). Cette diversité de l'Hindouisme a souvent mené à une interprétation de cette religion comme étant décousue, ou conflictuelle. Pour expliquer les variations et tensions inhérentes à l'Hindouisme, les téléologues ont souvent séparé son histoire en trois périodes : le Védisme, le Brahmanisme et l'Hindouisme tel que nous le connaissons aujourd'hui. A cela vient s'ajouter la tradition dévotionnelle. Les Vedas sont un des plus anciens écrits, composés entre 1500 et 600 avant Jésus-Christ (BCE). Ainsi, ce papier se focalise sur la plus ancienne des origines de l'Hindouisme tel que nous le connaissons aujourd'hui pour en dégager les diverses variations et voir comment les concilier dans un système cohérent.
Les variations, ou plutôt tensions, dans l'ancienne tradition védique sont nombreuses : entre violence et non-violence bien sur, entre violence cosmique et violence réelle, mais également entre différents textes, comme les Vedas et les Upanisads. Ces variations sont-elles primaires ou secondaires ? Ces variations sont-elles contradictoires ou font-elles partie d'un système organique ? Parallèlement, la morale védique est-elle téléologique ou déontologique ?
[...] Ainsi, ce papier se focalise sur la plus ancienne des origines de l'Hindouisme tel que nous le connaissons aujourd'hui pour en dégager les diverses variations et voir comment les concilier dans un système cohérent. Les variations, ou plutôt tensions, dans l'ancienne tradition védique sont nombreuses : entre violence et non-violence bien sur, entre violence cosmique et violence réelle, mais également entre différents textes, comme les Vedas et les Upanisads. Ces variations sont-elles primaires ou secondaires ? Ces variations sont-elles contradictoires ou font-elles partie d'un système organique ? Parallèlement, la morale védique est-elle téléologique ou déontologique ? [...]
[...] Mais un moyen plus prosaïque, plus réaliste est nécessaire pour maintenir la société en place: la punition (le bâton, danda), redéfinit dans le terme moral de justice La primauté de la violence est réaffirmée par une anthropologie négative de l'homme: le monde entier est maîtrisé par la punition, car un homme non pollué est difficile à trouver» (The Laws of Manu in Doniger.W et Smith. B.K, 1991: 26). Le bâton, la violence indirecte, permet ici aussi de pérenniser l'ordre fondé. Or danda est ahimsa. C'est la négation de la violence par la violence; la violence destructrice doit être ordonnée à l'aide de la violence, mais de la violence ordonnée. L'ordre doit être défendu non seulement au regard des possibles désordres internes, mais également des menaces extérieures. [...]
[...] La construction d'une morale universaliste dans l'Hindouisme Table des matières Introduction I. Un problème de cohérence a. Dharma universel b. Dharma particulier II. Place de la violence et de la non-violence a. Yagna et danda b. Ksatriyas III. Un besoin de contrôle a. dharmas b. Conflits dharmiques Conclusion Bibliographie Un des défis pour interpréter l'Hindouisme est que la tradition est extrêmement diverse. [...]
[...] Asrama-varna-dharma implique l'organisation de la société en varnas, auxquels des buts sont attachés et l'organisation de sa propre vie en différents âges, les asramas. Ainsi, agir en accord avec son dharma produit lokasamgraha, le bien de tous, autant de la société que de soi- même. Ou plutôt, en agissant pour lokasamgraha, le bénéfice mutuel, j'agis selon mon dharma et récolte donc les fruits positifs de cette action. On assiste ainsi à une incorporation du bien particulier dans le bien général, l'ordre. Le personnage de Rama montre bien à cet effet la supériorité du dharma universel, de l'ordre au-delà du dharma particulier. [...]
[...] Le système moral védique semble alors bien universaliste avec différents principes secondaires (asrama-varna dharmas) dérivés d'un seul et même principe primaire (sanatanah dharma). Quelles sont les places respectives de la violence et de la non- violence au regard du système éthique que nous venons d'établir ? Ce qui soutient l'ordre, ou le crée, est bon et vice versa. La non-violence soutient l'ordre dans le sens où elle n'est pas destructrice, mais pratiquer la non-violence en temps de désordre, n'est-ce pas accepter le désordre ? [...]
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