Il s'agit d'une dissertation complète sur le sujet suivant : Qu'est-ce alors que l'art ? Consiste-t-il reproduire la nature ou à s'en affranchir totalement ?
[...] L'art consiste-t-il à inventer ou à copier ? Nous avons souvent du mal à déterminer pourquoi nous aimons une œuvre d'art. Certains disent qu'ils aiment une œuvre parce qu'elle a réussi à reproduire à la perfection un élément de la nature. Quoi de plus impressionnant qu'un portrait réalisé dans les moindres détails ? D'autres penseront, au contraire, qu'une œuvre réussie est celle qui parvient à nous transporter au-delà du réel, dans un monde de l'art qui est aussi celui de l'imagination et s'oppose à l'ordinaire. [...]
[...] Il y a donc une profonde ambivalence à faire de la nature le modèle de l'activité artistique, car la vision que nous nous faisons de la nature est toujours médiatisée par la culture. Nous avons vu que, dans tous les cas, l'imitation de la nature ne peut jamais se limiter à une simple copie. Mais est-elle pour autant une invention ? L'art peut consister en une imitation de l'inventivité propre à la nature. Imiter la nature peut signifier donner à une œuvre une apparence de naturel. Il s'agit moins d'imiter, au sens d'une représentation, que de produire avec la même aisance et la même inventivité que la nature. [...]
[...] D'ailleurs, si le but de l'art était d'imiter la nature, une telle occupation serait nécessairement oiseuse et superflue. Hegel donne trois raisons principales pour démontrer la vanité d'une telle occupation qui se réduirait à imiter la nature. D'abord, à quoi bon refaire une deuxième fois ce qui existe déjà dans la nature extérieure ? Ensuite, vouloir imiter la nature ne peut être qu'un jeu présomptueux, car les résultats seront de toute façon inférieurs à ceux que la nature nous offre. [...]
[...] » Si la doctrine de la mimesis suggère que l'art imite la nature, cette imitation n'est pas une reproduction à l'identique, ou une copie. L'art ne recopie pas les apparences extérieures de la nature, mais il rivalise plutôt avec elle en ce qu'il est capable de produire à la manière dont elle produit, et il peut même parachever ce qui, dans la nature, reste à l'état d'inachèvement. Il y a dès lors un problème avec le terme de « copie », qui semble trop extrême pour définir la méthode de l'art. [...]
[...] Le véritable art n'est pas celui qui force la nature dans ses potentialités, mais celui qui s'inspire d'elle pour l'accompagner dans leur révélation. Pour Kant, dans la Critique de la faculté de juger, art et nature sont à la fois contraires et modèles l'un pour l'autre. Ils doivent prendre modèle sur ce qui, en chacun, l'oppose à l'autre, sans perdre pour autant leur identité propre. Ce qui nous paraît beau dans la nature est tel parce qu'il évoque en nous l'idée d'une intentionnalité, d'une finalité qui aurait présidé à son ordonnancement. [...]
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