Sujet de philosophie niveau lycée : Peut-on m'interdire ce à quoi j'ai consenti ?
[...] Tant que nous ne serons pas tous capables de contrôler nos envies les plus meurtrières, elles servirons à nous dissuader de commettre des crimes, ou à nous rappeler le bien et le mal. Si nous sommes incapables de nous empêcher de tuer ou de voler, alors cela veut dire que nous sommes irresponsables de nos actes. L'interdiction ici n'interdit pas quelque chose à quoi nous avons consenti. Nous étions incapables de nous en empêcher. Mais lorsque nous vivons en dictature, on peut interdire aux journalistes de s'exprimer librement. De dire par exemple qu'il y a des crimes qui sont commis par le dictateur ou qu'il ment. [...]
[...] C'est notre responsabilité qui est toujours en jeu. Donc ce n'est pas vraiment l'interdiction qui nous empêche de faire quelque chose de mal, c'est nous mêmes qui nous défendons d'accomplir un acte criminel. C'est nous-mêmes qui nous empêchons de transgresser la loi et non la loi elle-même. Nous pouvons même dire que lorsque les gens ne transgressent pas la loi, c'est parce qu'ils consentent à lui obéir, car ils savent que les conséquences pour eux seraient mauvaises ou qu'il est bon d'obéir à l'interdiction exprimée par la loi. [...]
[...] De même, interdire le meurtre, ce n'est pas simplement parce que nous aimons les interdictions, c'est aussi parce que nous trouvons que le meurtre c'est mal. Donc, les interdictions sont souvent motivées par un objectif, celui de prévenir le mal. Dans ce cas, si les interdictions sont là pour prévenir le mal, est-ce que cela veut dire que lorsque nous désobéissons à une interdiction, c'est toujours pour commettre le mal ? En effet, si consentir c'est donner son assentiment à quelque chose. A quoi donnons-nous notre assentiment quand quelqu'un tue, vole ? [...]
[...] Il est justement prisonnier et donc il ne peut pas sortir. Il n'y a aucun sens à interdire à quelqu'un de mourir, il est obligé de mourir donc cela ne sert à rien de lui défendre d'accomplir cette action qu'est la mort. Cela n'aurait qu'un sens m'interdise de penser, et par contre, pour ce qui est de la personne emprisonnée, il est impossible de lui interdire de rêver qu'elle est libre, cela il peut encore le faire, car c'est son corps qui est enfermé, pas son imagination. [...]
[...] Par exemple, le meurtre est interdit, pourtant on tue. Prendre des drogues est interdit, pourtant il y a des gens qui se font emprisonner pour ça. Donc le problème de l'interdiction, c'est qu'elle voudrait empêcher quelque chose et pourtant si les gens veulent vraiment le faire, ils le feront. On se demandera donc dans un premier temps à quoi ça sert d'interdire quelque chose, car si les gens consentent à désobéir à la loi, à quoi bon interdire ? Dans un deuxième temps, on se demandera, si on trouve que l'interdiction est inutile, qu'est-ce qui fait que les gens ne tuent pas ou ne volent pas, parce que si ce n'est pas l'interdiction qui nous empêche tous de nous entretuer, peut-être que c'est autre chose, par exemple l'éducation, la morale. [...]
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