L'homme se définit avant tout comme un sujet, auteur de ses actes parce que conscient de lui-même et de ce qui l'entoure, de sa capacité à se représenter le monde, à agir sur lui, et à se juger lui-même. C'est par la conscience que l'homme accède à la dignité de sujet.
Mais cette conscience de soi est-elle fiable ? Que donne vraiment à voir la conscience ? N'est-elle pas à distinguer de la connaissance de soi ?
La question devient d'autant plus pertinente que l'hypothèse de l'inconscient remet en cause la toute puissance de la conscience (...)
[...] IV Conséquences et limites de la théorie freudienne 1. Conséquences de la théorie de Freud Le problème de la connaissance de soi L'homme serait un être dont la plupart des actes et des pensées proviennent d'une source cachée en lui. L'inconscient déterminerait la conscience. On ne maîtrise pas l'inconscient. On ne serait alors pas maîtres de soi-même, il serait difficile de se maîtriser, et encore plus de se comprendre ou de se connaître. L'homme n'est pas maître en sa propre maison écrit Freud. [...]
[...] La cs n'est présente que lorsque l'on porte une certaine attention à nos actes et à nos pensées. Elle est présente, par exemple, au commencement d'un apprentissage (quand on apprend à conduire une voiture : on fait attention à chaque geste), puis elle se retire quand cela devient un automatisme. Elle est présente aussi en présence d'une difficulté : une difficulté à respirer va nous amener à concentrer notre attention sur notre respiration. En revanche, l'inconscient désigne, selon Freud, une partie de notre esprit qui est inaccessible à la conscience, active et incontrôlée. [...]
[...] Elle instaure donc une distance entre l'homme et le monde et entre l'homme et lui-même. On comprend en ce sens que la conscience puisse être conçue à la fois comme ce qui constitue le privilège de l'homme mais aussi comme ce qui est source de malheur et d'angoisse : par la conscience, l'homme se sait fini (mortel) et doit assumer sa condition. Pascal : L'homme est grand en ce qu'il se connaît misérable ; l'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant (Pensées). [...]
[...] La conscience n'est-elle pas, plutôt qu'une substance, un acte, une visée ? Kant : la conscience comme pouvoir de synthèse La conscience réfléchie permet à l'homme de se mettre à distance du monde et de lui-même, de se questionner et questionner le monde, poser des valeurs, juger les actes selon les normes du bien et du mal. Elle fait de l'homme un sujet : un individu unique et singulier qui peut dire je et rapporter à soi ses pensées et ses actes (et en répondre : morale, droit Le sujet, c'est l'homme en tant que support permanent et unique de toutes ses représentations psychiques, par opposition à l'objet, ce qui est posé devant, donné à saisir, et qui n'existe comme tel que pour un sujet. [...]
[...] A son plus haut degré, la conscience est donc la conscience qu'a l'être humain d'être un être conscient. Mais dire qu'il y a des degrés de conscience est problématique : si je regarde un objet sans me prendre moi-même comme objet de réflexion, et que je suis comme absorbé par cet objet (conscience immédiate), il n'en reste pas moins que si l'on me demande ce que je suis en train de faire, je recentre ma conscience sur moi-même (conscience réfléchie) et puis dire : je regarde cet objet Ainsi toute conscience semble-t-elle être, implicitement, également conscience de soi. [...]
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