Socrate nous recommandait de nous connaître soi-même à travers sa phrase : « connais-toi toi-même ». La connaissance de soi est la compréhension de la signification du « je suis », la réponse à la question « qui suis-je? ». La connaissance de soi est quelque chose de rigoureux, d'exact. La conscience de soi est le fait de savoir qui on est, c'est quelque chose de spontané et qui reste assez flou. Cette conscience de soi peut-elle être exacte, sans erreurs? Peut-on connaître la vérité sur soi-même ou se peut-il qu'on se trompe sur soi-même, que l'image de soi-même que nous renvoie notre conscience soit illusoire, trompeuse? La conscience est essentielle car, par elle, on sait que l'on existe, que le monde autour de nous existe, elle est un moyen de connaissance, c'est ce que nous verrons dans un premier temps.
[...] La conscience de soi est une condition nécessaire de la connaissance de soi. Mais si cette condition est nécessaire, elle n'est pas pour autant suffisante, dans la mesure où la conscience de soi peut également être source d'illusion. En effet, ces deux formes de savoir, la conscience et la connaissance de soi, ne sont pas nécessairement identiques. La conscience immédiate, spontanée peut se laisser abuser par l'imagination, se fier aux fausses évidences que nous livrent les sens et l'affectivité, se laisser influencer par le témoignage d'autrui qui est parfois trompeur mais qui, parfois, peut aussi être révélateur des illusions que l'on peut se faire sur soi-même. [...]
[...] N'est-ce pas déjà se connaître un peu mieux? Reste encore le problème de l'inconscient, de la zone d'ombre qui empêche de se connaître totalement. En effet, Freud affirme que non seulement les causes de nos désirs sont inconscientes, mais qu'également certains de nos désirs le sont aussi. Le véritable moi se trouve alors peut-être dans l'inconscient. Il remarque aussi que toute notre vie ne se limite pas à la conscience et qu'il se produit parfois des phénomènes que l'on ne peut expliquer comme, par exemple, les actes manqués ou bien le rêve. [...]
[...] On peut donc en conclure que la conscience de soi n'est jamais une connaissance totale, exacte de soi. Désormais, on peut affirmer que l'on n'est pas toujours ce que l'on a conscience d'être car on a tendance à produire des illusions sur ce que l'on est, et le problème de l'inconscient, ainsi que celui des souvenirs oubliés et le témoignage d'autrui empêchent une connaissance exacte de soi. Bien que notre conscience soit source d'illusions, elle est tout de même l'unique condition de la connaissance de soi. [...]
[...] En effet, pour écrire une autobiographie ou un journal intime, il faut puiser au fond de notre mémoire ce que l'on a vécu, notre histoire personnelle, la configuration de pensée qui nous est propre, nos opinions, l'image que l'on a de soi-même. La conscience de soi est donc liée à la mémoire. Grâce à la mémoire, on peut mieux se connaître soi-même et restituer toutes ses connaissances dans un livre autobiographique ou dans un journal intime. Cependant, ma mémoire ne se rappelle pas de tout, alors que faire des souvenirs oubliés ? [...]
[...] Prenons l'exemple de l'homme ivre, il croit, en parlant être la cause et l'origine de ses propos alors qu'en réalité, il est sous l'emprise de l'alcool. Autre exemple, on croit avoir choisi en toute liberté nos opinions politiques ou religieuses, alors qu'en réalité ce n'est que le fruit de notre éducation ou l'effet d'une réaction contre mon milieu social ou familial. Notre conscience est donc sous l'influence d'autrui. Ceci montre que ce que l'on a conscience d'être ne coïncide pas forcément avec ce que l'on est réellement, car on peut subir des déterminations inconscientes qui influencent notre comportement. [...]
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