Depuis la célèbre invitation de Socrate, « Connais-toi toi-même », la connaissance de soi apparaît philosophiquement comme une exigence permanente : seul un sujet se connaissant sera capable de se maîtriser, et de mesurer les efforts qu'il lui appartient de faire pour atteindre l'idéal qu'il se fixe. Une telle exigence prend nécessairement appui sur une conscience de soi antérieure à tout projet de connaissance : ce n'est que si je me repère comme « Je » particulier que je peux ensuite entreprendre d'explorer ce Je. Doit-on penser que la prise de conscience du moi autorise immédiatement sa connaissance, ou les deux évènements sont-ils à distinguer ?
Il est notable que l'injonction socratique ne détermine pas une réflexion philosophique immédiate sur la nature de la conscience de soi. Ce n'est en effet qu'avec Descartes, du moins tel qu'on l'interprète traditionnellement, que l'importance de cette dernière apparaît pleinement.
[...] La conscience de soi est-elle une connaissance ? Depuis la célèbre invitation de Socrate, Connais-toi toi-même la connaissance de soi apparaît philosophiquement comme une exigence permanente : seul un sujet se connaissant sera capable de se maîtriser, et de mesurer les efforts qu'il lui appartient de faire pour atteindre l'idéal qu'il se fixe. Une telle exigence prend nécessairement appui sur une conscience de soi antérieure à tout projet de connaissance : ce n'est que si je me repère comme Je particulier que je peux ensuite entreprendre d'explorer ce Je. [...]
[...] Confondant l'observateur et l'observé, opérant nécessairement comme une rétrospection, modifiant ce qu'elle prétend observer, et incapable de fournir quoi que ce soit de généralisable, l'introspection, par sa vanité, confirme que la connaissance de soi n'accompagne pas la prise de conscience. Ce constat est encore bien faible, si on le compare aux critiques adressées par Nietzche et à la conscience elle-même, puis à la notion d'inconscience telle que l'élabore Freud. Ni l'un ni l'autre ne nie la possibilité de la conscience de soi, mais ils en montrent les limites obligatoires. [...]
[...] C'est dire que sa portée est beaucoup plus métaphysique que psychologique et que c'est bien la totalité de la connaissance qu'il rend possible. II) Que connaître du moi par la conscience ? C'est précisément parce qu'il a ainsi une dimension que Kant critique la relation cartésienne entre le Je et la connaissance. La conscience de soi, dit-il précisément, n'est pas encore une connaissance de soi (Critique de la raison pure). Qu'est-ce en effet que Je qui se découvre dans la conscience de soi ? Rien de plus qu'un principe d'unification de toutes mes représentations. [...]
[...] Il n'en reste pas moins que, si le Ke ne peut se connaître, c'est son affirmation qu ouvre la possibilité de la connaissance de la nature extérieure. Ce qui, par delà la critique kantienne, peut être maintenu de la position cartésienne, c'est l'opposition entre le J subjectif et le monde objectivable. Le cogito indique le lieu à partir duquel il est possible de considérer la nature comme un monde d'objets, et de ce point de vue, la conscience de soi est bien ce qui, fondant l'opposition entre le subjectif et l'objectif, définit la condition minimale de la connaissance. [...]
[...] Cette première vérité, impossible à contester dès lors que, dans l'expression je pense il est bien sous- entendu que la qualité de cette pensée importe peu puisque seul compte le fait qu'elle a bien lieu, n'apporte pas seulement la certitude d'être, elle s'accompagne d'une capacité à se connaître. Les Méditations métaphysiques situent l'activité principale de l'être posé dans l'exercice de la pensée : la res cogitans est entièrement claire à elle-même, puisqu'elle dévoile de son propre mouvement ses caractères essentiels. [...]
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