Le projet de René Descartes n'est pas de proposer une description de la conscience psychologique : il est de parvenir à la vérité, du moins à une vérité dont la certitude soit indubitable.
Mais cette recherche philosophique le conduit à donner une position centrale à la conscience de soi. Pour parvenir une certitude fondamentale, Descartes décide en effet de se débarrasser « une bonne fois » de tous les préjugés reçus depuis son enfance (...)
[...] La conscience se pense comme distincte du corps, elle n'a pas besoin de ce support matériel pour exister. Mais si âme et corps apparaissent donc comme deux substances distinctes, ainsi que le découvre l'expérience intellectuelle du doute, il ne faut cependant pas en conclure que la conscience est logée dans le corps ainsi qu'un pilote en son navire : dans l'existence ordinaire, nous éprouvons l'unité de ces deux substances. Je suis tellement mêlé à mon corps que je compose comme un seul avec lui (ibid., VI, 24) Conscience de soi et conscience du monde : l'analyse sartrienne L'analyse de la conscience de soi ne peut être dissociée de celle de la conscience du monde. [...]
[...] Par exemple, lorsque je lis, ma conscience peut être simplement conscience-qui-lit, sans retour sur elle- même : je ne prends pas alors conscience que je lis ; simplement je lis. Mais un tel retour sur roi est toujours possible. La conscience réfléchie est celle dans laquelle une personne se saisit elle- même comme consciente, c'est-à-dire est consciente d'être consciente. La consciente est alors essentiellement cette présence à soi d'une pensée qui réfléchit donc se penche sur ce qu'elle éprouve spontanément et l'examine. [...]
[...] De même Freud, fondateur de la psychanalyse, souligne les illusions dont est productrice la conscience lorsqu'elle méconnaît le sens et l'importance de forces psychiques inconscientes qui, en dernière analyse, relèvent du corps. La conscience Morale S'il ne faut pas confondre conscience psychologique et conscience morale, il faut s'interroger sur le fait que le même mot désigne l'une et l'autre conscience. Ne seraient-elles pas finalement identiques ? Oui, répond Alain, car La conscience est toujours implicitement morale ; et l'immoralité consiste toujours à ne point vouloir penser qu'on penser, et à ajourner le jugement intérieur. [...]
[...] Il faut, explique Sartre, dénoncer les illusions de la vie intérieure de l'âme, renoncer au mythe de l'intimité, puisque la conscience n'a pas de dedans qu'elle n'est jamais une substance : La conscience s'est purifié, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi. ( . ) C'est cette fuite absolue, ce refus d'être substance, qui la constituent comme une conscience »(Ibid.). La critique sartrienne de la conscience nous interdit de concevoir celle-ci comme une chose parmi d'autres : la conscience existe comme liberté radicale. En ce sens, cette critique prolonge encore la problématique ouverte par Descartes, chez qui le doute méthodique révèle au sujet la puissance de la liberté de l'âme ou conscience. [...]
[...] On nomme bien inconscient ceux qui ne se posent aucune questions à eux-mêmes. [...]
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