Rousseau est considéré comme un philosophe des lumières, cependant il est souvent en désaccord avec les intellectuels de son temps. La pensée de Rousseau est par exemple très éloignée de celle de Diderot. Il se pourrait que la misanthropie de Rousseau et ses démêlés avec ses contemporains l'aient d'une certaine manière aidé à se forger une philosophie originale, dégagée de toute idée reçue…
L'extrait qui nous intéresse est tiré de La Profession de foi du Vicaire Savoyard, qui est elle-même extraite de La Nouvelle Héloïse.
Dans une prose énergique, tour à tour lyrique et combative, Rousseau s'attaque au relativisme culturel qui commence à gagner du terrain à son époque. Il fait l'apologie de la conscience en tant que guide fiable, boussole permettant de localiser le bien et le mal, et réfute avec vigueur le point de vue de ceux qui ne voient en la conscience qu'un acquis superficiel, construit par l'éducation… Le texte est très convaincant, et le lecteur peut difficilement rester insensible aux arguments de Rousseau.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l'originalité philosophique dont Rousseau fait preuve dans cet extrait. Puis, nous examinerons la dimension polémique du texte. Enfin, nous étudierons les arguments rationnels que Rousseau avance pour soutenir son point de vue et réfuter celui de ses adversaires.
[...] Enfin, nous étudierons les arguments rationnels que Rousseau avance pour soutenir son point de vue et réfuter celui de ses adversaires. I. Une pensée philosophique originale et atypique, en décalage avec son époque Pour comprendre l'originalité dont Rousseau fait preuve dans ce passage, il est nécessaire de le comparer rapidement aux philosophes auxquels il s'oppose. L'arrière-plan idéologique du texte : le relativisme moral Montaigne et les Philosophes des Lumières Rousseau ne s'attaque nominalement qu'à Montaigne. Cependant, on comprend que le philosophe de la Renaissance joue un rôle exemplaire ; à travers cette figure de Montaigne, ce sont aussi de nombreux contemporains qui sont visés. [...]
[...] L'argument est valable, et difficilement contestable : si vraiment la conscience n'est qu'un préjugé, comment se fait-il que ce préjugé soit partout le même ? . L'évidence d'une voix que l'on ne peut faire taire Comme argument, Rousseau avance aussi l'impossibilité de faire taire la voix de la conscience. Cette voix ne peut être muselée ; même lorsque nos maximes nous convainquent que le mal est le bien, notre conscience, elle, continue à protester. Or, là encore : si la conscience n'est qu'un préjugé, comment se fait-il que de nouvelles croyances contradictoires ne suffisent pas à s'en débarrasser ? . [...]
[...] Nous allons maintenant examiner de plus près la valeur rationnelle de ses arguments et de sa réfutation. La conscience en tant que faculté innée : des arguments de poids L'accord de toutes les nations, opposées sur tout le reste, d'accord sur ce seul point Aux philosophes qui prétendent que la conscience n'est qu'une construction sociale et artificielle, le résidu des préjugés de l'éducation Rousseau répond que toutes les nations, quoiqu'« opposées sur tout le reste sont d'accord sur ce seul point Autrement dit, les peuples les plus différents, les plus opposés, se rejoignent sur une certaine définition du bien et du mal. [...]
[...] Il fait l'apologie de la conscience en tant que guide fiable, boussole permettant de localiser le bien et le mal, et réfute avec vigueur le point de vue de ceux qui ne voient en la conscience qu'un acquis superficiel, construit par l'éducation Effet sur le lecteur Le texte est très convaincant, et le lecteur peut difficilement rester insensible aux arguments de Rousseau. Annonce du plan Dans un premier temps, nous nous intéresserons à l'originalité philosophique dont Rousseau fait preuve dans cet extrait. Puis, nous examinerons la dimension polémique du texte. [...]
[...] Instinct divin, in Profession de foi du vicaire savoyard, Rousseau Il est donc au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises, et c'est à ce principe que je donne le nom de conscience. Mais à ce mot j'entends s'élever de toutes parts la clameur des prétendus sages : Erreurs de l'enfance, préjugés de l'éducation ! S'écrient- ils tous de concert. [...]
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