Selon l'opinion générale, l'homme est à priori défini par sa conscience, constituant une spécificité humaine. Tout d'abord conscience de soi, c'est-à-dire la découverte de soi-même en tant qu'être pensant et agissant, mais aussi du monde extérieur. Mais au cours du dernier siècle, et de plus en plus ces dernières décennies, l'accent est mis sur le rôle que pourrait jouer notre inconscient, qui constitue la partie du psychique que l'on ne contrôle pas, inaccessible à la conscience, dans la construction de l'homme, sujet pensant et conscient de soi-même.
Cela nous amène à nous interroger plus précisément sur la raison d'être de ce "nouveau" concept, appelé "inconscient" par Freud, dans la définition de l'être humain. Autrement dit, l'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? (...)
[...] Si l'inconscient peut être déterminant et influencer la partie consciente, la conscience reste l'instance décisive qui définit la spécificité de l'homme. Par la conscience, l'homme s'affirme pleinement, n'est pas emprisonné par un déterminisme inné. C'est l'idée que défend Alain, dans Éléments de philosophie. Il s'oppose à Freud en déclarant que ce qui définit l'homme, c'est avant tout sa volonté, ce qui est en contradiction avec la théorie freudienne selon laquelle l'homme n'est pas totalement libre mais déterminé par son enfance. [...]
[...] Cela nous amène à nous interroger plus précisément sur la raison d'être de ce nouveau concept, appelé inconscient par Freud, dans la définition de l'être humain. Autrement dit, l'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ? Cela revient à se demander quel serait le rôle exact de cette partie du psychisme humain par rapport à celui de la conscience. Ainsi, le problème posé est de montrer si la conscience et l'inconscient définissent tous les deux l'homme, ou si, au contraire, la conscience prédomine et censure l'inconscient, donc participe majoritairement à sa définition. [...]
[...] Il assimile l'inconscient, le refoulement, à des conduites de mauvaise foi En effet, selon lui, les hommes sont conscients de leurs désirs, mais ne peuvent les assumer totalement, et les dissimulent donc à leur entourage voire à eux-mêmes. Ils ne veulent pas assumer cette totale liberté, par peur de faire des mauvais choix, et en viennent donc à les cacher. L'inconscient se résumerait donc à une parade, une cachette, à certaines conduites considérées comme déviantes par rapport aux normes inconsciemment intériorisées dans le surmoi de Freud. [...]
[...] L'idée de la conscience apparaît au XVIIe siècle, développée surtout par Descartes. En effet, dans son Discours de la méthode, Descartes utilise le doute méthodique afin d'arriver à la conclusion qu'il existe au moins en tant que pensée : il commence par douter de l'existence des objets qui l'entourent, de l'authenticité de ses souvenirs, de la fiabilité de ses perceptions, ainsi que de l'existence de la matière, du temps et de l'espace. Mais il reste, même dans ce néant, quelque chose dont on ne peut douter : nous savons que nous doutons, donc nous savons que nous pensons. [...]
[...] La psychanalyse est un effort conscient de prendre conscience des traumatismes anciens et refoulés qui se manifestent par des symptômes tels que les névroses. Ces traumatismes sont refoulés dans l'inconscient et se manifestent par des symptômes physiques. Le symptôme est donc le signe d'un traumatisme, il constitue le langage de ce refoulement. Lorsque le sujet arrive à prendre conscience du traumatisme, les symptômes disparaissent. Ce phénomène que l'on trouve lors d'une psychanalyse manifeste l'importance décisive de la conscience dans la constitution du sujet. [...]
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