Affirmer la pensée comme conscience d'exister, est-ce suffisant pour s'affirmer dans son identité personnelle. Savoir que l'on est implique-t-il de savoir qui l'on est ? (...)
[...] Paradoxe du je-sujet qui prend son je comme objet. Pour que le je puisse dire qui il est, encore faut-il que cette connaissance puisse faire la part des choses entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Finalement c'est le je qui est le mieux placé pour parler de lui-même même si l'apport des autres n'est pas négligeable comme éveil critique à la connaissance de soi. Pouvoir dire qui l'in est nous ouvre les portes de la liberté, mais c'est cette même liberté qui est à l'origine d'un changement permanent, qui nous empêche de nous connaître totalement. [...]
[...] Pourtant, et paradoxalement, c'est bien par le langage que le psychanalyste chercher à aider son patient pour qu'il prenne conscience de son être multiple et qu'il découvre qui il est. Le langage humain est un système de communication comportant des spécificités humaines comme le souligne Descartes : la langage témoigne de notre faculté de raisonner. Si les animaux ne parlent pas, c'est parce qu'ils ne pensent pas. Les recherches modernes en linguistique ont mis en évidence des activités pré- linguistiques chez le jeune enfant, performances que les animaux ne possèdent pas. Le langage est une activité sociale en ce sens où il possède une dimension pragmatique. [...]
[...] Puis-je dire qui je suis ? Cette question pourrait fort bien traduire l'embarras dans lequel se trouve un amnésique puisque le je, ici répété, présuppose en même temps l'unité de la pensée et l'identité de la personne. Affirmer la pensée comme conscience d'exister, est-ce suffisant pour s'affirmer dans son identité personnelle. Savoir que l'on est implique-t-il de savoir qui l'on est ? C'est pourquoi il convient de se demander si je peux dire qui je suis. Confrontation dans ce sujet de deux questions : l'une linguistique, l'autre existentielle. [...]
[...] Pascal disait que nous sommes des êtres faibles et mortels. L'homme n'est ni ange ni bête en ce sens où il est soumis à des contradictions, des divisions qui font naître en lui une insatisfaction fondamentale. Au cours des siècles, les philosophes ont ainsi mis l'accent sur ce paradoxe soulevé par Pascal, en proposant des solutions qui, tantôt, pêchent par excès, privilégiant du même coup la force de l'homme à détenir la vérité, tantôt par défaut, indiquant la fragilité d'une telle espérance et confinant la raison dans l'incertitude ou la suspension du jugement. [...]
[...] On ne peut plus se contenter de la recherche de la connaissance de soi dans la solitude du cogito comme le pensait Descartes. Hume développera la même idée que l'homme a un sentiment très fort de la connaissance de lui-même. Mais, avoir un sentiment immédiat de soi, ce n'est pas pour autant avoir une connaissance pleine et entière de soi. La preuve, c'est que nous pouvons nous surprendre dans nos réactions, ou encore ne pas du tout nous comprendre dans nos comportements. On atteint ici les limites du discours direct que l'individu s'adresse à lui-même à la lumière par exemple de l'introspection. [...]
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