« Comment sait-on ? » : le sujet porte sur les moyens, ici intellectuels, par lesquels on forge l'idée en question « quels sont-ils ? » De plus, s'interroger sur les moyens amenant un savoir, c'est aussi s'interroger sur les fondements et la vérité de ce savoir. La question est donc aussi « que valent ces moyens et produisent-ils un savoir ? ».
« Un autre être », sous-entendu un autre être que soi, ce qui concerne a priori tout être, humain ou non, même si la question porte en premier lieu sur l'être auquel on attribue le plus volontiers une conscience, à savoir l'homme (...)
[...] Il peut y avoir écart entre ce qu'il dit et ce qu'il pense, entre ce qu'il veut dire et ce que je comprends. Au bout du compte, c'est toujours à partir du sens que ma conscience donne à l'intention ou aux mots de l'autre que je comprends sa conscience. Pourtant, grâce au langage, la conscience générale de celui avec qui je parle semble acquérir une certitude suffisante, et c'est plus le contenu concret et particulier de la conscience d'autrui qui se révèle plus difficile à connaître. [...]
[...] Philosophie Sujet : Comment sait-on qu'un autre être est conscient? «Comment sait-on» : le sujet porte sur les moyens, ici intellectuels, par lesquels on forge l'idée en question «quels sont-ils?» De plus, s'interroger sur les moyens amenant un savoir, c'est aussi s'interroger sur les fondements et la vérité de ce savoir. La question est donc aussi «que valent ces moyens et produisent-ils un savoir?» autre être», sous-entendu un autre être que soi, ce qui concerne a priori tout être, humain ou non, même si la question porte en premier lieu sur l'être auquel on attribue le plus volontiers une conscience, à savoir l'homme. [...]
[...] Je ne puis en effet saisir cette perception ou cette pensée d'un autre directement, justement parce que je ne suis pas cet autre et ne puis entrer dans son esprit. Comment expliquer alors cette interprétation du corps de l'autre comme corps animé par une conscience, et quelle est sa vérité? Dans quelle mesure puis-je prétendre à une réelle connaissance de la conscience d'un autre être que moi? N'y a-t-il pas un risque de comprendre l'autre seulement à partir de soi, et donc de ne pas le comprendre réellement? [...]
[...] Lorsque son comportement ressemble au mien, lorsque tel sentiment ou telle pensée sont ma conscience, je vais conclure qu'il doit y avoir un sentiment ou une pensée analogues dans sa conscience. Mais cette analogie pose deux problèmes : d'abord, je ne connais autrui à partir de moi en me projetant sur lui. Le risque est alors de ne pas saisir la différence de l'autre. Ensuite, c'est un raisonnement qui n'est que probable et ne constitue pas un savoir doté d'une absolue certitude : une même pensée peut se traduire par plusieurs comportements, et inversement. Un comportement peut imiter l'intelligence en n'étant qu'un mécanisme perfectionné. [...]
[...] Pourtant, une analyse plus rigoureuse comme celle de Descartes montre que la seule certitude immédiate est l'existence de ma conscience, impliquée dans toutes mes pensées. C'est le pense donc je suis». Or, ce que je perçois concrètement est d'abord son corps, qui est irréductible à la conscience de l'autre telle qu'il l'éprouve en première personne, tout comme ma conscience est irréductible à mon corps. En croyant savoir qu'autrui a une conscience, je ne fais donc que le supposer. Ce n'est pas un constat, une connaissance directe, mais un jugement qui reste à fonder. [...]
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