Le mot conscience vient du latin « conscienta » (comprendre cum-scienta) qui signifie « avec sciences ». Dès lors la conscience, réel support de nos pensées, devient un véritable outil de réflexion au sens large, puisque il s'agit d'un « décodeur de nos perceptions » mais elle est également la valeur que nous donnons à toute chose, c'est-à-dire notre faculté à discerner le bien du mal.
Mais cette conscience est-elle en mouvement ? Peut-elle échapper à notre contrôle, voire s'égarer ? (...)
[...] Par exemple, une mère qui se vengerai de l'assassin de son fils éprouverait sans doute un sentiment de légitimité alors qu'elle aurait trouvé impensable de tuer un homme quelques temps auparavant; De même, certains crimes sont recensés comme de véritable perte de conscience notamment dans des actes où le criminel est dit inconscient car atteint de folie un homme possédé). Dans ces cas précis, et lorsqu'une pathologie est mise en évidence, on peut difficilement remettre en cause l'existence d'un égarement de la conscience chez ces individus. IIINous venons de voir que parfois, la conscience n'était plus tout à fait en notre contrôle, mais quelles peuvent-en être les conséquences? [...]
[...] Mais cette conscience est-elle en mouvement? Peut-elle échapper à notre contrôle, voire s'égarer? Pour Descartes, la réponse est claire : il n'y a rien qui ne soit entièrement en pouvoir que nos pensées Pourtant, il s'avère difficile de cantonner la conscience à un état purement stable et bien défini; en effet, s'il existe une conscience unique pour chaque homme, ce sont en fait des milliards de consciences différentes qui cohabitent, d'où une représentation du Monde et de soi sans cesse différente selon les individus, les époques, les endroits. [...]
[...] Premièrement, si je me fie simplement à ma seule conscience, il y a beaucoup d'éléments qui risquent de m'échapper. Par exemple les pensées refoulées, qui sont des pensées inconscientes peuvent aussi bien nous servir que nous nuire; Prenons l'exemple d'une jeune femme atteinte de troubles ou de psychose. Sa conscience ne lui sera d'aucune utilité; cependant, si l'on arrive -sous hypnose par exemple- à faire devenir des pensées inconscientes conscientes, elle trouvera peut-être la source de son trouble, ce qui l'aidera à guérir. [...]
[...] Mais après, quelques temps plus tard, peut-être que cette femme regrettera son geste, se dira qu'elle était inconsciente et n'arrivera plus à faire taire son juge intérieur, qui lui rappellera sans cesse qu'elle a tué. En conclusion, la conscience qu'elle découle de nos perceptions ou de notre capacité à juger le bien et le mal peut difficilement être définie sans prendre en compte l'aspect inconscient de notre esprit, qui lui montre qu'une pensée peut très bien errer, passer tantôt du côté conscient au coté inconscient. [...]
[...] A quel point puis-je faire confiance à mes perceptions? Selon Hume, nos perceptions sont en mouvement et notre conscience, n'est qu'une fiction nourrie de ces perceptions. Prenons l'exemple d'un aveugle de naissance; comme tout homme, il a une conscience, des pensées, des sentiments. Pourtant, comment peut-il être certain que l'herbe sous ses pieds est bien verte comme on lui a toujours dit? Cela prouve bien qu'avec des perceptions différentes, notre conscience n'est pas la même; Si cet homme retrouvait miraculeusement la vue, ces perceptions seraient différentes, et son rapport au monde et à lui même, s'en trouverait certainement bouleversé. [...]
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