Le présupposé serait que la conscience soit source de savoir. Par étymologie, la conscience veut dire qu'on est éveillé, qu'on sait ce que l'on fait. Elle apparait comme ce qui permet d'appréhender la réalité du monde extérieur et sa propre réalité. Mais comment être sûr que cette représentation soit fidèle au monde, qu'il y ait un monde en dehors de la conscience ? Peut-elle exister sans qu'il n'y ait rien en face d'elle ? (...)
[...] Au niveau de la connaissance, on ne se connait seulement que tel qu'on apparait à soi même. La conscience de soi même n'est pas encore une connaissance de soi même. Elle ne répond pas à Qui je suis ? La conscience pourrait se définir par quelque chose qui lui est extérieur. C'est peut être parce qu'il y a une rencontre avec l'extérieur que la conscience existe. Peut être faut-il passer par une confrontation avec le monde et autrui pour se découvrir, pour avoir une connaissance de soi. C'est dans la pratique que l'Homme va se reconnaitre. [...]
[...] La relation au visage est une transcendance vers l'autre. Il pense même que c'est l'expression éthique par excellence car c'est ce qu'il y a de plus pauvre et de plus nu. C'est la posture la plus vulnérable mais qui nous interdit en même temps toute violence. Paradoxalement, l'autre est celui contre lequel je peux tout mais c'est aussi celui auquel je dois tout. C'est la préoccupation de l'autre qui constitue l'humain. Ce n'est pas en rabaissant l'autre que l'on arrivera à s'élever. [...]
[...] C'est dans ce face à face avec l'objet que la conscience se réalise. Elle anticipe, elle va donner du sens aux objets du monde en tant qu'intelligibilité et perception. Le monde est avant tout un sens à réaliser. On apprend de la conscience le sens du monde entendu à la fois comme direction et intelligibilité. Dans le monde en soi, toute direction et mouvement sont possibles mais il n'y a d'objet en mouvement ou en repos que parce qu'il y a un sujet conscient qui habite le monde et qui trace par son regard des repères. [...]
[...] Conscience, conscience ! Immortelle et céleste voix [ juge infaillible du bien et du mal qui rend l'Homme semblable à Dieu Emile, livre IV. Pour Rousseau, la conscience est un instinct sacré, une boussole qui nous permettrait de choisir le chemin du bien. On voit donc que la conscience morale ne peut aller sans une certaine conscience psychologique. En revanche, il peut exister des personnes possédant une conscience psychologique et non morale. La conscience est un socle, un savoir sur lequel vont s'organiser les autres savoirs. [...]
[...] L'arbre n'a pas conscience de sa finitude. Le fait d'en avoir conscience nous rend plus noble que l'arbre. Ce qui fait notre dignité est de nous savoir fragile. Descartes voit la conscience comme un contenant dans lequel entrent et sortent des contenus. Le contenant est d'ordre matériel (chose pensante) et le contenu d'ordre spirituel (chose pensée). Ce qui intéresse Descartes est le fait que quelque chose est pensée à la première personne par un sujet qui se sait en train de penser. [...]
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