La conscience définit-elle l'homme ? - publié le 15/10/2022

Thèmes abordés

Conscience, humanité, conscience morale, jugement moral, conscience psychologique, conscience de soi, René Descartes, Jean-Jacques Rousseau, Thomas Hobbes, introspection, liberté de conscience, perdre conscience, connaissance, conscience humaine, philosophie, être humain, prise de conscience

Résumé du document

Tout d'abord, qu'est-ce que la conscience ? Un terme bien vague regroupant en pratique plusieurs sens, il est au coeur des expressions et de notre quotidien. Nous retrouvons par exemple avoir bonne conscience, agir par acquit de conscience ou encore avoir un poids sur la conscience pour parler du jugement moral, qui s'appelle plus couramment la conscience morale, cela permet d'évaluer moralement des actes et surtout les siens via la "voix de la conscience", mais nous retrouvons aussi les formules telles que la liberté de conscience ou perdre conscience quand on rompt le contact avec les choses, ici, il s'agit plutôt d'un synonyme de connaissance (conscience psychologique, il se distingue du monde et de son corps).

Extraits

[...] La conscience définit-elle l'homme ? Tout d'abord, qu'est-ce que la conscience ? Un terme bien vague regroupant en pratique plusieurs sens, il est au cœur des expressions et de notre quotidien. Nous retrouvons par exemple avoir bonne conscience, agir par acquit de conscience ou encore avoir un poids sur la conscience pour parler du jugement moral, qui s'appelle plus couramment la conscience morale, cela permet d'évaluer moralement des actes et surtout les siens via la « voix de la conscience », mais nous retrouvons aussi les formules telles que la liberté de conscience ou perdre conscience quand on rompt le contact avec les choses, ici, il s'agit plutôt d'un synonyme de connaissance (conscience psychologique, il se distingue du monde et de son corps). [...]

[...] Quant à la conscience, autant psychologique que morale, elle est plutôt le propre du vivant que celui de l'homme : en effet, les observations des siècles derniers ont permis d'appuyer en partie la théorie d'Aristote ; notre conscience est plus complexe et fait de nous une espèce sur un certain point « supérieure », mais tous les êtres vivants ont en une et ils font aussi l'expérience du monde extérieur. La conscience n'est ni le propre de l'homme ni sa grandeur . [...]

[...] En fait, rien qu'en nous posant la question « la conscience définit-elle l'homme ? » nous voyons que notre espèce peut utiliser la recherche, la connaissance, le jugement moral. Dans les Méditations métaphysiques, Descartes remet toutes les croyances apprises en doute même celles scientifiques comme les mathématiques, il dit lui-même que son jugement lui appartient et qu'il est synonyme de liberté morale, nous pouvons l'utiliser autant que nous le voulons et le pousser le plus loin possible, dans un siècle de découvertes comme celles de Galilée, remettant presque tous les fondements scientifiques sur le monde à de nouvelles bases. [...]

[...] La temporalité est aussi une forme de la conscience humaine ; nos pensées et les objets nous sont représentés avec une continuité, à l'inverse de notre expérience perceptive. L'homme humain est caractérisé par une conscience plus approfondie que les autres espèces, mais elle ne le définit pas complètement pour autant et ne le rend pas totalement différent. Elle lui fixe plutôt des bornes dans ses réflexions. Elle n'est peut-être pas sa grandeur ou une liberté entière, mais elle pourrait être synonyme de libération : toute prise de conscience est un mouvement dynamique qui nous révèle et augmente notre puissance d'agir. [...]

[...] mais n'est-elle pas sa finitude ? L'homme limité par sa conscience Pour mieux répondre à la question initiale, il vaudrait mieux donner la définition . de définir. Est-ce que cela veut dire « caractériser », rechercher l'essence ? Dans la plupart des cas oui, mais cela peut aussi vouloir dire « limiter, borner ». Alors, les choses changent, car même si notre jugement et notre esprit sont libres, comme l'affirmerait Descartes, on ne peut pas nier qu'il limite aussi notre connaissance du monde et de nous-mêmes. [...]