La conscience de soi s'apprend-elle ?

Thèmes abordés

Conscience, conscience de soi, connaissance, esprit, existence, objectivité, vérité, médiations, René Descartes, Matrix, Cogito Ergo Sum, Discours de la Méthode 1637, Micromégas, Voltaire, état de rêve, état de conscience, interprétation, réalité, David Hume, raité de la nature humaine, connaissance de soi, Aristote, Éthique à Nicomaque, mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar, William James, apprendre

Résumé du document

Les expressions "perdre conscience" et "perdre connaissance", employées indifféremment et ayant la même signification, témoignent d'une similarité entre la conscience et la connaissance. Cependant, "prendre conscience de" signifie s'apercevoir, constater, alors que "prendre connaissance de" implique un travail de l'intelligence, on est informé d'un fait, d'un concept. On peut se demander si la conscience de soi dont est doté chaque homme suffit à connaître et à se connaître.
Apprendre permet d'acquérir la connaissance d'une chose par l'exercice de l'intelligence ou de la mémoire. La connaissance renvoie quant à elle aux choses que nous avons expérimentées, mais elle peut aussi renvoyer aux choses que nous pouvons expliquer, démontrer. Par ailleurs, la conscience est une forme d'intuition par laquelle l'homme prend une connaissance directe et immédiate, plus ou moins claire et complète de son existence, de ses actes et de ses états.

Extraits

[...] Antithèse Être objectif c'est lorsque nos idées sont dénuées de toute interprétation et s'en tiennent à la réalité. Ces idées ne font pas intervenir d'éléments affectifs, de facteurs personnels ou de jugements. Au contraire, lorsqu'on est subjectif, un fait est interprété de façon individuelle et susceptible de varier en fonction de notre personnalité. Or la conscience de soi est à la fois sujet et objet. En effet c'est notre propre conscience qui analyse notre conscience. Par exemple, lorsque nous sommes en train d'écrire, nous avons conscience d'être en train de réaliser cet acte. [...]

[...] Par exemple s'il dialogue avec des gens, il va non seulement remettre en question ce que ces personnes disent, mais aussi le fait que ces personnes existent. Lorsqu'on fait une expérience dans notre tête, on peut être sûre que nous pensons. La conscience serait donc la seule chose dont l'existence est certaine. Tout ce qui est extérieur pourrait être une illusion. Par exemple dans Matrix, des machines utilisent des corps humains comme source d'énergie et pour les maintenir éveillés, elles créent une fausse réalité. [...]

[...] On peut retourner ce regard sur la conscience sur la conscience elle-même. Cela signifie que la conscience de soi est influencée par la personne elle-même, puisque la conscience de soi c'est nous. Si nous jugeons nos actes et notre conscience par nous-mêmes, nous pouvons en déduire qu'elle n'est pas objective. Par exemple, il nous arrive de nous sous-estimer ou de nous surestimer, ce qui signifie que notre conscience de soi est capable de se mentir à elle-même. Notre connaissance de soi n'est pas toujours honnête, en effet notre perception ne nous permet pas de l'être avec nous-mêmes. [...]

[...] La conscience de soi est synonyme d'individualité et de subjectivité. Ainsi, comme elle n'est pas objective, la conscience de soi peut entraver l'accès à la vérité sur soi, ou à la connaissance de soi. La conscience de soi n'est peut-être pas une condition suffisante à la connaissance de soi, toutefois elle est nécessaire à la connaissance de soi, car on ne peut se connaître sans avoir conscience de soi. La conscience de soi, qui est aussi appelée conscience seconde, est la conscience de la conscience. [...]

[...] ]par l'indulgence et la passion qui nous empêchent de juger correctement, c'est en tournant notre regard vers un ami que nous pourrions nous découvrir puisqu'un ami est un autre soi-même." Pour Aristote, l'indulgence et la passion faussent l'image que nous avons de nous-mêmes. Ainsi, je peux plus aisément juger un autre que moi-même. C'est pourquoi, pour me connaître, je dois d'abord connaître l'autre. La connaissance de soi passe avant tout par la connaissance des autres qui jouent le rôle d'intermédiaires. Par ailleurs, d'autres médiations peuvent être nécessaires pour apprendre à nous connaître. [...]