« Le sentiment que j'ai de moi-même m'apprend que je suis, que je pense, que je veux, que je sens, que je souffre » Nicolas Malebranche : entretiens sur la métaphysique et sur la religion. Ma conscience m'apprend que je suis, que je pense, que je peux avoir de la volonté, que je peux avoir des sentiments mais aussi que je peux souffrir.
Toute approche philosophique des notions de conscience, d'inconscient, et plus globalement du sujet doit être une considération anthropocentrique, en ce sens que ce sont des attributs spécifiquement humains. En effet, seul l'homme est un être capable d'intelligence, de réflexion, le seul à se considérer comme un sujet plutôt qu'un objet, une personne plutôt qu'une chose. Les activités comme la rétention qui dépasse la capacité de percevoir le discernement (= distinguer), la comparaison, la composition, et enfin l'abstraction sont des attributs spécifiquement humains.
Certes, si une machine n'a pas de conscience on peut reconnaître une forme primitive de conscience dans les espèces vivantes autres qu'humaines.
Ainsi, un animal va prendre la fuite, parce qu'il est conscient qu'il est la proie imminente d'un prédateur. De même, le prédateur conscient de sa faim va se mettre à la recherche d'une proie.
[...] Son objet est extérieur au sujet conscient. Avoir peur, aimer ou haïr ne sont pas des dispositions ou des données intérieures mais des attitudes en face de quelque chose d'extérieur, à savoir le danger. La conscience n'est pas un état de conscience mais conscience d'un état. Etre conscient, c'est prendre conscience, avoir conscience d'un danger, c'est œuvrer pour l'éliminer ou l'éviter. De ce point de vue, qui dit conscience dit réaction. On peut ajouter la thèse d'Henri Bergson la fonction 1ere de la conscience est la rétention et l'anticipation. [...]
[...] Retenir ce qui n'est déjà plus, anticiper sur ce qui n'est pas encore voilà donc la 1re fonction de la conscience Remarques Il faut distinguer la conscience immédiate de la conscience réfléchie. Au sens psychologique être conscient c'est commettre spontanément des actes. La conscience c'est la capacité qu'on a de se rendre compte par soi-même de ce qui se passe en soi et autour de soi. Mais cela n'est pas réductible ni a l'instinct ni a passivité puisqu'elle est animée par un choix. [...]
[...] Le prédateur n'a pas de problème de mauvaise conscience. De ce fait seul l'homme est un animal pleinement conscient. I - Descartes : la conscience comme affirmation du sujet pensant C'est avec Descartes que la notion de conscience a pris de l'importance dans la réflexion en général et philosophique en particulier. Chez les anciens, l'individu n'a pas une grande importance sinon dans sa participation à un objet extérieur à lui dont il fait néanmoins parti et non dans l'expression de la vie intérieure de l'individu. [...]
[...] La négation de l'objet est difficilement pensable. Du vivant de Descartes, le cogito fut violemment critiqué par Gassendi qui se moquait de Descartes en ces termes je pense, dites-vous ; mais que pensez-vous car enfin toute pensée est pensée de quelque chose ! En identifiant la conscience à la pensée, en faisant du sujet pensant une entité différente de l'objet de penser le père du cartésianisme introduit non seulement une distanciation mais aussi une négation, même si cette négation est feinte. [...]
[...] Ici le sujet conscient ne se parle plus à l'indicatif mais il s'exhorte à l'impératif. La conscience morale autorise et défend. La conscience psychologique est la conscience marquée. On ne peut avoir de conscience morale sans conscience psychologique. Par exemple, un malade mental n'est pas accessible à une loi pénale ; il n'est pas moralement responsable puisqu'il est incapable de discernement. Etre responsable c'est répondre des actes c'est-à-dire se savoir en être l'auteur et assumer les sanctions qui en découlent. [...]
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