Même si Platon étudie déjà la nature dans La Physique, les sciences naturelles se développent surtout à partir du XVIIe siècle. Dès lors, on commence à se poser des questions sur l'évolution des espèces (chose que l'immuabilité du vivant prôné par la Bible empêchait). En 1851, Buffon écrit Histoire de la Biologie Naturelle et explique que la Terre est plus vieille que ce que dit la Bible. De plus, il a déjà la prémonition de la dérive des continents. Aujourd'hui, on suppose que le cœur de la Terre s'est formé il y a 4,6 Ga. De son côté, Lamarck va continuer dans l'idée de l'évolution des espèces jusqu'à la publication en1859 de De L'origine des espèces par Darwin : l'évolutionnisme est promu face au fixisme. De plus, c'est la consécration de l'organisme en tant que tel. Un organisme est un tout où les parties sont reliées, c'est une entité ordonnée soumise à des règles et des lois. Dans la matière vivante, il y a une force qui permet une régénération ou la reproduction contrairement à la matière inerte. La matière inanimée et la matière animée ont les composants élémentaires.
[...] Chez Descartes, seul l'homme possède une âme ; les instincts qu'il a le font fonctionner comme une machine : je suppose que le corps n'est autre chose qu'une statue ou une machine de terre que Dieu forme tout exprès Ainsi, l'alimentation est assimilée à une réalimentation des batteries. Le sommeil, la fatigue et les blessures ne sont que des signaux envoyés par le corps pour demander une réparation ou une réalimentation. Lamettrie, dans L'Homme Machine, explique que l'homme lui-même est une machine. Alors que la circulation du sang dans le corps est découverte au XVII° siècle, Lamettrie assimile sang et cœur à des pompes et à de l'eau dans un système hydraulique. Pour connaître le vivant, il faut utiliser la même méthode que pour connaître l'inerte. [...]
[...] Pour lui, l'être vivant est supérieur à la machine dans le sens où en plus d'avoir une énergie motrice, il a aussi une énergie formatrice qui se propage et qu'on ne peut expliquer par la puissance motrice La science du vivant doit dépasser le modèle déterministe (tout n'est expliqué que par une cause) et mécaniste, car l'organisme semble poursuivre un but, une fin, dont le déterminisme ne peut rendre compte. Dès lors, on peut penser que l'idée d'Aristote qu'il y a une cause finale partout (finalisme) n'était pas tout à fait absurde. Le vivant comporte de la finalité, contrairement à ce que Descartes pouvait affirmer [tout ne s'explique que par sa cause]. Ainsi, Kant renoue avec la tradition d'Aristote, car le vivant ne peut se passer de finalité. Une connaissance du vivant est-elle possible ? [...]
[...] Quelles sont les spécificités du vivant ? Lamarck nous dit que pour connaître les lois du vivant, il faut commencer par dégager les différences entre le vivant et l'inerte. Il relève tout d'abord une individualité du vivant : chaque organisme est un individu. Parmi tous les êtres qui existent, certains n'ont pas d'unité, car ce n'est qu'une agrégation de matière (matière inerte). De plus, il y a une hétérogénéité du vivant : le vivant est composé de liquide et de solide. [...]
[...] Finalement, l'accroissement naturel : tous les organismes se développent : dans les corps organiques, l'accroissement du corps vivant nécessite l'introduction dans l'individu de matière qui, après leur assimilation, doivent être ajoutés et en faire partie La dernière différence est qu'un ce que fait le vivant pendant sa vie : naissance, mort, nutrition sont spécifiques au vivant. Distinguer ainsi les spécificités du vivant ne constitue pas une réelle connaissance du vivant ; connaître le vivant, c'est pouvoir expliquer et connaître les choses qui la produisent. On remarquera d'ailleurs que depuis Descartes, seule la cause efficiente est intéressante. Dès lors au XVII°, l'étude de la biologie va se faire dans le cadre d'un finalisme. B. Le modèle mécanique est-il pertinent pour penser le vivant ? 1. [...]
[...] On notera toutefois que cette idée de finalité est observable, mais non expérimentable. Mais la finalité reste une catégorie de l'entendement que l'on utilise pour expliquer le réel. Le problème fondamental du vivant est sa connaissance : le modèle mécaniste utilisé en physique ne suffit pas, car la téléonomie doit être prise en compte. Il faut donc réintégrer les causes finales, tout en se disant qu'il n'y a pas forcément d'auteur : la finalité peut être aveugle et hasardeuse. Cette finalité est d'ailleurs décrite comme absurde par Schopenhauer. [...]
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