Il me semble connaître autrui : par son apparence et son intervention sur mon environnement, j'ai bien connaissance de l'image qu'il me transmet. Pourtant, je sais aussi que mon image, renvoyée à autrui, n'est pas toujours en adéquation avec moi-même, du moins ce que je pense connaître de moi. En effet, ma connaissance profonde et intime de moi-même n'est pas toujours évidente : je peux douter, voire me surprendre de certains de mes actes. En parallèle, mon regard porté sur autrui, plus objectif sans doute, me permet parfois de mettre en valeur certains aspects que je ne saurais déceler chez moi-même (...)
[...] Bien sûr, cette connaissance d'autrui est tout aussi faisable. Ma connaissance physique, tout comme celle d'autrui ou d'un animal quelconque, est donc assez facile. [illisible sur la photocopie] de moi-même TB 1 À vrai dire, comme dans les arts martiaux. Le correcteur ne devait pas connaître précisément le terme. En tant qu'esprit, je sais que mes sentiments, mes envies et mes pensées se structurent dans un ordre assez logique pour supposer l'existence même de cet esprit, et donc tenter de me connaître à travers lui. [...]
[...] Pour nuancer cette affirmation, on peut noter que certains philosophes tels que Sartre voient dans l'inconscient une forme de lâcheté car il ne saurait exister une censure inconsciente. Dès lors, l'individu serait libre de structurer sa conscience comme bon lui semble et donc de se donner les moyens de se connaître. Enfin la liberté pourrait conditionner notre connaissance de nous-même. La variété des choix qui nous sont proposés et qui déterminent peu à peu notre individu peuvent être effectués de manière libre, bien souvent. [...]
[...] Estce que ma connaissance détermine la connaissance d'autrui, ou l'inverse ? Ces deux connaissances se complètent t-elles ? Autrui est donc d'abord un être similaire et différent de moi-même. Sa similarité porte sur le fait que nous sommes tous deux humains, que nous intervenons sur notre environnement tout en échangeant avec nos pairs. Sa différence est que nous ne sommes pas identiques, ni transparents l'un pour l'autre : la difficulté de sa connaissance repose donc sur la nature des échanges que nous entreprenons. [...]
[...] La connaissance de soi présent est facile par le rapport direct à notre pensée, mais certains éléments tels que l'éducation ou l'inconscient nous déterminent et nous empêche de nous voir tels que nous sommes donc nous connaître) et de savoir qui nous serions, affranchis de tels aspects. C'est alors dans le rapport à autrui que non seulement je peux avoir connaissance de ce que je suis, et la développer par la réalisation de mon Humanité. Il n'est donc pas plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même, mais il est nécessaire de connaître autrui pour se connaître. [...]
[...] La connaissance physique de soi est donc aisée ; la connaissance psychique est plus relative : dois-je me contenter de ce que je ressens pour savoir ce que je suis ? Suis-je déterminé par mes choix qui m'occultent mon vrai moi ou est-ce mon vrai moi qui m'a déterminé ? S'il existe de de tels doutes chez moi qui rendent la connaissance de moimême complexe, sans doute en est-il de même chez autrui, de son point de vue. Notre intersubjectivité permettrait-elle de mieux nous connaître, ce qui voudrait dire que non seulement aucune des deux connaissances ne serait plus facile, sinon interdépendantes ? [...]
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