Les grands hommes ont l'habitude, comme pour mettre un point final à leur vie et à leur oeuvre, d'écrire leurs Mémoires. Pourtant, on remarque souvent une distorsion entre leurs écrits et les analyses que font des commentateurs sur leur vie et leur oeuvre. De la même manière, et à mon modeste niveau, suis-je le mieux placé pour me connaître moi-même ? Nous tenterons de dépasser la certitude dans laquelle je prétends être vis-à-vis de moi, puis nous montrerons que sans autrui une telle connaissance est insuffisante, avant de poser la question de savoir où nous sommes vraiment : en nous-mêmes ou dans nos oeuvres ? (...)
[...] Le travail me permet de me connaître. Comme nous le dit Marx : Le travail produit non seulement un objet pour l'homme, mais un homme pour l'objet Cela signifie que je me découvre à travers mon œuvre. En allant plus loin nous verrons que c'est dans l'action collective que le sujet se révèle à lui même, dans l'action solidaire, comme dans La Peste de Camus ; car, comme le dit Sartre : Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons, c'est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes Une remarque analogue vaut pour ceux qui ont, dans leur œuvre littéraire, essayé de retracer leur vie. [...]
[...] Qui a raison sur l'être de Sartre ? Lui- même quand il dénonce le complot familial qui a fait de Poulou ce qu'il est revenu, ou les générations de lecteurs et d'apprentis philosophes qui ont forgé leur pensée à la lecture de ses œuvres ? En conclusion, je dirais que nous ne sommes pas les mieux placés pour nous juger nous-mêmes : ce jugement manque de recul, que précisément autrui peut introduire. Mais la plus sûre manière de nous connaître est de répondre à la question qu'est-ce que je fais qu'est-ce que j'ai fait- sur la terre. [...]
[...] Yoann Bouaziz Terminale ES 2 Sujet : Suis-je le mieux placé pour me connaître ? Les grands hommes ont l'habitude, comme pour mettre un point final à leur vie et à leur œuvre, d'écrire leurs Mémoires. Pourtant, on remarque souvent une distorsion entre leurs écrits et les analyses que font des commentateurs sur leur vie et leur œuvre. De la même manière, et à mon modeste niveau, suis-je le mieux placé pour me connaître moi-même ? Nous tenterons de dépasser la certitude dans laquelle je prétends être vis-à-vis de moi, puis nous montrerons que sans autrui une telle connaissance est insuffisante, avant de poser la question de savoir où nous sommes vraiment : en nous-mêmes ou dans nos œuvres ? [...]
[...] S'il s'agit de définir un point de vue sur soi le sujet est assez mal placé pour se juger : il risque toujours soit de manquer de recul, soit d'être trompé par sa mauvaise foi. (Sartre) Nous avons vu qu'il y'a des limites à se connaître soi même, nous allons voir que sans autrui une telle connaissance est insuffisante. De toutes façons la connaissance de soi renvoie à autrui : autrui et la reconnaissance de soi Autrui est indispensable à ma conscience, et ce pour une triple raison : Il me permet de m'objectiver, c'est à dire de me prendre comme objet d'une connaissance possible. [...]
[...] Il nous faut parler aussi de la Critique de l'introspection : nous ne sommes pas les mieux placés pour savoir qui nous sommes. Nous sommes soit plein de complaisance à notre égard, soit sans distance critique vis à vis de nous-mêmes. Certes le sujet peut engendre une certitude de lui-même comme nous le dit Descartes, mais c'est une certitude théorique, et vide : en fait je suis toujours conscience de quelque chose nous cite Husserl, et le je pense donc je suis ne peut s'entendre d'un sujet isolé. [...]
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