On assiste, à notre époque, à une domination des sciences modernes sur toutes les autres activités de connaissance. En effet au sens étroit du terme, une connaissance ne serait telle que si elle respecte les critères de la méthode scientifique. Les connaissances touchent aux données sensibles, or les sciences modernes mènent précisément leurs analyses à partir de ces données sensibles. Elles semblent donc être la meilleure voie vers la connaissance.
Cependant si on considère le terme au sens large, la connaissance scientifique n'en est qu'un cas particulier : le mot peut alors désigner aussi, simplement l'acte de saisie à la pensée d'un objet par la perception, ainsi que les connaissances pratiques que sont les savoir-faire. Mais certaines connaissances peuvent aussi être transmises par des activités dont le critère de scientificité fait débat, comme les sciences humaines et dans une autre mesure la philosophie, ainsi qu'à travers d'autres champs qui, considérés avec sérieux, n'en sont pas pour autant reconnus comme scientifiques (...)
[...] Tout d'abord, les sciences peuvent se tromper : l'illustration en est la révolution copernicienne, qui substitua le modèle héliocentrique de Copernic au modèle géocentrique de représentation de l'univers de Ptolémée. Les scientifiques eux même n'ont donc pas la certitude de posséder des connaissances. Ensuite, seuls les spécialistes détiennent réellement les connaissances scientifiques de leurs études. Nous ne pouvons pas les vérifier nous même, car cela demande un niveau de connaissance trop élevé. Il en découle que nous écoutons et adhérons à aux théories scientifiques sans être dans la mesure de pouvoir les réfuter ou les valider, et donc que cette approbation est en quelque sorte aveugle. [...]
[...] Ce sont en effet ces sciences qui ont permis la naissance de la médecine, la créations des machines, le premier pas sur la lune, et globalement tous les progrès techniques de l'humanité. La légitimité accordée aux sciences modernes en matière de connaissance des données sensibles et de leur explication semble donc imparable. Mais un point de vue absolument objectif peut-il exister ? De plus, il existe des connaissances bien réelles qui ne sont pas acquises par les sciences mais transmises par d'autres disciplines, dont le caractère scientifique est débattu, comme les sciences humaines, ou encore la littérature et la philosophie. Les connaissances non scientifiques sont elles illégitimes ? [...]
[...] Sur quoi se fonde la légitimité des sciences ? Quelle place possèdent les autres disciplines de connaissance ? Y a -il réellement des connaissances ? Qu'est ce qui fonde la confiance accordée aux sciences modernes dans l'acquisition des connaissances ? Au quotidien, nous pensons connaître tout ce qui nous entoure. Mais est-ce vraiment le cas ? Selon Heidegger, le rapport premier des hommes au monde est pragmatique. Nous voyons en effet les choses qui nous entourent par rapport à nous, c'est-à-dire dans une visée d'utilité, de prévoyance. [...]
[...] A partir de là, toute connaissance que nous tenons comme acquises grâce aux sciences peuvent se révéler fausses, et en outre ce ne sont pas des connaissances absolues puisque nous n'en faisons pas l'expérience nous même et que nous pouvons alors être trompés. De plus, les connaissances scientifiques ne font pas l'unanimité. Par exemple, certains font plus confiance à la médecine parallèle qu'à la médecine traditionnelle. D'autres encore ont une vision animiste du monde. Les connaissances semblent alors relever de la croyance : nous croyons en la scientificité de certaines disciplines, tout comme nous croyons ou non en la science. [...]
[...] Le rapport de connaissance ne vient que grâce à ce détachement que fournit cette autre norme de vérité. Un tel dessein s'accompagne nécessairement d'une démarche implacable. La méthode scientifique se veut en effet très rigoureuse pour pouvoir adopter un point du vue objectif sur le réel. Les sciences partent de données fiables et observent de manière réglée ses objets. Elles reposent sur des méthodes déterminées en fonction de protocole précis et de moyens déterminés. La méthode scientifique est condition de la légitimation de ce qu'elle obtient. [...]
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