Connaissance scientifique, progression de la connaissance scientifique, Henri Poincaré, inductivisme, Franscesco Redi, science, connaissances, accumulation des faits
Au XIXe siècle, le mathématicien français Poincaré explique que l'on fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Dans sa comparaison, Poincaré exprime que la science est bâtie à partir d'éléments distincts qui la structurent : ce qu'est la brique à la maison, relève de la connaissance scientifique pour la science. Une science ne serait donc pas seulement constituée d'un ensemble de connaissances que l'on aurait regroupées, mais une structure lui est nécessaire, pour soutenir ces connaissances et les maintenir ensembles, donc cohérentes entre elles. Ici, Poincaré offre son approche à une question bien vaste, que nous allons donc traiter par la suite : la connaissance scientifique ne progresse-t-elle que par accumulation de faits ?
[...] Une dernière contrainte auquel l'inductivisme se doit de se plier est que les théories ainsi édifiées doivent permettre la prédiction de faits pas encore observés. La connaissance scientifique progresse donc par le moyen d'accumuler des faits pour pouvoir les abstraire et en déduire une loi ou théorie. Néanmoins, il devient rapidement apparent que l'inductivisme donne naissance à un nombre non négligeable de problèmes. Par la simple énonciation des contraintes que se pose l'inductivisme, ses imprécisions deviennent ostensibles : à partir de quelle quantité de faits observés peuvent-ils être considérés aptes à la généralisation ? [...]
[...] Nous avons donc pu observer que la simple accumulation de faits ne suffit pas à construire une science. La progression des connaissances scientifiques découle de bien plus : les faits scientifiques ne sont pas toujours présents, et lorsqu'ils le sont, c'est parfois même leur interprétation qui permet l'avancement de la science dont il est question. Le fait scientifique n'est pas une nécessité à la progression de la science, il ne constitue qu'une étape, qui nécessite réflexion, structuration et critique pour pouvoir faire évoluer quoi que ce soit. [...]
[...] Cette théorie, admise par d'innombrables scientifiques, tels que Thalès, Virgile, Descartes ou encore Newton, semblait se vérifier à travers toutes les expériences que le chercheur pouvait rencontrer : des larves apparaissent dans la viande en décomposition, dans un fromage avarié, il semblait anodin que des souris pouvaient naître sans parent, à partir de la matière en décomposition. Malgré la variété des conditions d'observation et le nombre important de situations étudiées, il en suffit une seule à Redi pour contredire cette théorie, dite théorie de la génération spontanée. Il déposa un morceau de viande à l'intérieur d'un bocal hermétiquement fermé, à l'exception de l'ouverture qui fut recouverte de coton. Il remarqua qu'aucune larve n'apparut, et que c'était bel et bien des mouches qui venaient déposer leurs œufs, qui étaient à l'origine des larves. II. [...]
[...] Nous remarquons donc que le progrès de la connaissance scientifique n'est pas entièrement dû à l'accumulation des faits. Néanmoins, il existe encore une possibilité que l'hypothèse précédente exclut, celui d'une science qui ne relève pas de faits scientifiques. III. Une progression tout à fait indépendante des faits Malgré la singularité et l'apparente absurdité de cette affirmation, nous allons donc nous intéresser très exactement à ce cas particulier. Il en retournerait donc, de la mesure dans laquelle l'accumulation des faits ne mène pas au progrès de la connaissance scientifique, car la connaissance scientifique est indépendante des faits. [...]
[...] L'accumulation des faits ne suffit donc pas à faire progresser la connaissance scientifique, elle peut même s'y opposer comme vu précédemment, mais parfois, c'est le fait scientifique brut lui-même qui pose problème à l'avancée de la science, car il n'est pas adapté à la science pour laquelle il serait demandé. En effet, dans le cas des sciences humaines le fait scientifique s'oppose aux fondations mêmes sur lesquelles l'on a bâti ce domaine. En effet, lorsqu'il s'agit de la science centrée sur l'être humain, la définition du fait scientifique se voit quelque peu bouleversée : l'être humain ne peut, selon certaines conceptions, être expliqué ou déterminé. La subjectivité de cette science rend impossible l'exposition de causes absolues pour les phénomènes que l'on s'est voué à analyser. [...]
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