De manière générale, nous pouvons définir la science comme la connaissance objective des faits. Elle repose en effet sur des critères de vérification précis, ce qui permet une objectivité des résultats.
Sa construction demande tout un travail d'arrachement par rapport à d'autres modes de connaissance : la science doit se construire en effet contre la connaissance empirique, qui est subjective, et contre la connaissance métaphysique, qui ne peut pas être vérifiée (...)
[...] Selon le scientisme, la science possède donc le monopole de la connaissance véritable et est l'unique forme de rationalité possible. Ce mode de pensée est d'autant plus excessif qu'il réduit toute connaissance valable à celle que procurent les sciences, en entendant par là principalement les connaissances physico-chimiques. Par sa prétention à vouloir objectiver toute cause, à ne vouloir reconnaître que l'objectivité comme acceptable, il intègre le monde humain dans celui des objets. La formule d'Ernest Renan dans l'Avenir de la science, la science est la seule manière légitime de comprendre résume très bien ce mode de pensée . [...]
[...] Avant-propos qui montre toute la difficulté de la conquête de l'esprit scientifique. L'auteur dénonce l'illusion courante d'une connaissance immédiate, assimilée à la crédulité infantile et à l'illusion : l'homme croit qu'il a une connaissance objective des choses alors qu'il voit la réalité tel qu'il est. Pour construire l'esprit scientifique, cette immédiateté doit être combattue, ce qui nécessite un arrachement : l'homme de science doit mettre la vie à distance. Il faut se détacher des connaissances immédiates pour obtenir des connaissances scientifiques. [...]
[...] Or la formulation négative du sujet nous invite à rechercher s'il y a d'autres modes de connaissance que scientifique. Il faut en effet se demander si les modes de connaissances autres que scientifique, contre lesquels la science se constitue, ont une validité et peuvent alors revendiquer le terme de connaissance ou si seule la vérité scientifique est acceptable. Pour répondre à cette question, nous verrons d'abord en quoi la connaissance scientifique constitue un mode de connaissance privilégié, puis nous étudierons comment elle constitue un modèle pour les autres modes de connaissance, pour enfin voir un mode de connaissance à part entière : le mythe. [...]
[...] Or les sciences permettent d'expliquer les lois des phénomènes. La formule de Galilée, la nature est un livre écrit en langage mathématique montre très bien que les sciences inscrivent la nature dans un ensemble de lois mathématiques. Grâce aux lois données par les sciences, l'homme peut saisir les modes de fonctionnement de la nature ; les causes des phénomènes lui deviennent accessibles. Aristote fait ainsi remarquer, dans le livre I des Seconds Analytiques, que la nature de la connaissance scientifique est de connaître la cause par laquelle la chose est Autrement dit, la science établit des liens de causalité, des enchaînements qui nous permettent de comprendre le mode de fonctionnement d'un phénomène. [...]
[...] Mais si Descartes place la science comme mode de connaissance privilégié, ce n'est pas le seul pour lui : la science doit servir de modèle pour les autres modes de connaissances. Descartes expose dans la seconde partie de la règle IV, une science universelle de l'ordre et de la mesure, ou un art général de la résolution, la mathesis universalis, dont le but ne serait pas seulement de résoudre les pbs mathématiques, lesquels ont trait aux nombres et aux figures, mais toutes les questions, celles de physiques par exemple, et peut-être de philosophie. [...]
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