Lorsque Socrate parle du "connais-toi toi-même", cela laisse-t-il entendre que la découverte de soi est à notre portée ou qu'il est plus ou moins illusoire d'espérer accéder à la connaissance pleine et entière de notre moi ? (...)
[...] Toutefois, le destin d'Œdipe est exemplaire de l'homme en général. Quand la conscience morale s'éveille, elle découvre que la faute est déjà commise et que la réflexion de la conscience vient trop tard pour l'empêcher. Se croire irresponsable parce que c'était là son destin, c'est une affaire de mauvaise foi comme le souligne Sartre. Le moi n'est pas plus le maître absolu dans sa propre demeure qu'il n'en est que le simple serviteur. Le vrai sens des responsabilités peut s'affermir par la conscience de la faute qui donne une connaissance plus approfondie de soi- même, et apprend à mieux mesurer à l'avenir la conséquence probable de ses actes. [...]
[...] Sommes-nous maîtres de nos pensées ? Lorsque Socrate parle du connais-toi toi-même cela laisse-t-il entendre que la découverte de soi est à notre portée ou qu'il est plus ou moins illusoire d'espérer accéder à la connaissance pleine et entière de notre moi ? C'est pourquoi il convient de se demander si nous sommes maîtres de nos pensées. Il peut sembler paradoxal de se demander si nos pensées pouvaient être comme des étrangères à notre propre conscience ; pourtant il faudra chercher à savoir si les pensées sont transparentes au moi qui les domine ou bien si le moi n'est pas maître dans sa propre maison. [...]
[...] Ce serait le résultat de la routine grammaticale qui exige le raisonnement suivant, si penser est une action et que toute action suppose un sujet actif, alors penser suppose l'existence du je qui pense. Mais selon Freud, le moi, dans les différents symptômes névrotiques, touche aux limites de sa puissance en se propre maison (l'âme). Non seulement des pensées surgissent dont on ne sait d'où, mais le moi n'est pas non plus capable de les chasser. Tout se passe comme si une part de notre propre vie psychique s'était soustraite à notre connaissance et à la maîtrise de notre vouloir. [...]
[...] On n'est pas au courant de tout ce qui se passe dans notre esprit. D'où l'erreur, selon Freud, consistant à identifier psychique et conscient, erreur commise par Descartes. La théorie freudienne nous apprend que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux- mêmes inconscients ; le tout ne devenant accessible au moi que par une perception incomplète et étrangère, d'où l'idée que le moi n'est pas maître dans sa propre maison. [...]
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