Le désir de connaître est consubstantiel à l'homme. Contrairement à l'animal qui est régi par l'instinct, l'homme est capable d'user de raison. Or pour être éclairée, la raison a besoin de reposer sur la connaissance des causes. La science semble à même à nous fournir ces connaissances puisqu'elle consiste, en règle générale, en un processus qui permet d'accéder à la connaissance objective des faits. Elle nous explique les lois de la nature et, par ses critères précis de vérification, permet une objectivité des résultats.
Toutefois, dire de la science qu'elle satisfait notre désir de connaître pose des difficultés. Tout d'abord, cela revient à en faire l'unique forme de rationalité ; or nous pouvons nous demander s'il n'existe pas des formes de rationalité autres que la science (...)
[...] Ainsi, en faisant appel à une connaissance objective, la science nous empêche de jouir de la vie et laisse de côté les sentiments que nous éprouvons. Elle ne peut donc satisfaire un désir de connaissance ayant trait à l'expérience individuelle. Elle brime notre rapport subjectif, existentiel au monde en proposant une grille de lecture qui intègre le monde des humains dans celui des objets. Or le monde où l'on vit ne peut pas se réduire aux connaissances scientifiques : l'homme a des questions, qui pour être résolues, doivent faire appel à d'autres modes de connaissance. [...]
[...] Il considère donc que la science peut satisfaire notre désir de connaissance étant donné qu'elle possède le monopole de la connaissance véritable. Ce mode de pensée est d'autant plus excessif qu'il réduit toute connaissance valable à celle que procurent les sciences, en entendant par là principalement les connaissances physico- chimiques. La formule d'Ernest Renan, la science est la seule manière légitime de comprendre résume très bien ce mode de pensée. En faisant de la science le seul mode de compréhension du monde, le scientisme confère à la science l'ensemble des valeurs en faisant d'elle l'unique forme de rationalité. [...]
[...] Le mythe se présente sous forme de récit qui raconte une histoire. Il est le plus souvent étiologique puisqu'il vise à expliquer les origines. Son but est de donner une réponse aux grands problèmes de l'existence : l'origine de l'homme, des sociétés, des règles sociales Le mythe de Pandore, par exemple, explique l'origine du mal et de la souffrance sur terre. Pandore est, dans un mythe hésiodique, la première femme. Elle fut créée par Athéna et Héphaïstos, aidés de tous les dieux, sur l'ordre de Zeus . [...]
[...] Ce point est soulevé dans les Cours de philosophie positive d'Auguste Comte. Ce dernier a mis au point la philosophie positive qui affirme que l'esprit scientifique ou positif va, par une loi invincible du progrès de l'esprit humain, remplacer les croyances théologiques ou les explications métaphysiques. En devenant positif l'esprit humain renonce à la question pourquoi c'est-à-dire à chercher une explication absolue des choses. Il se limite au comment c'est-à-dire la formulation des lois de la nature, en dégageant, par le moyen d'observations et d'expériences, les relations constantes qui unissent les phénomènes. [...]
[...] En effet, nous avons vu que, pour acquérir son objectivité, la science se devait d'engager un combat contre la vie, qui est une forme de jouissance et d'expansion de l'être. Elle requiert une froideur, une mise à distance du monde, un esprit taciturne de la part du scientifique. Or Bachelard insiste aussi sur le fait qu'elle ne reste cependant qu'une forme de connaissance parmi d'autres, qui requiert des conditions drastiques. La démarche scientifique ne s'applique pas à la vie de tous les jours. En effet, la science ne peut rendre compte de l'intensité des sentiments qu'un sujet éprouve. [...]
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