Plan détaillé sur le thème de la connaissance et de la conscience, avec problématique, argumentaire et références aux auteurs incontournables.
[...] Peut-on considérer le sujet comme responsable ? Le propre de l'erreur est de ne pas savoir que l'on est erreur : il est dès lors difficile de reprocher à quelqu'un de se tromper, s'il le fait en toute bonne foi. On ne peut dissocier la condition de sujet d'une tâche d'une identification au savoir qui fasse de nous, précisément, le sujet de telle tâche particulière : celui qui ne sait pas n'est pas sujet de son action. Celui qui agit mal par ignorance est à distinguer de celui qui agit mal sciemment. [...]
[...] Nous exerçons notre droit à être des individus libres, nous devons donc respecter nos devoirs et surtout, nous ne pouvons les ignorer. Il faut comprendre que nous ne devons pas les ignorer _c'est une injonction_ mais aussi il est impossible qu'ils soient ignorés. Rousseau affirme que nous connaissons naturellement nos devoirs car le sentiment intérieur, l'expérience intime de l'existence, c'est la conscience morale. Pour Kant, on ne peut ignorer le devoir car la raison nous en fournit une connaissance immédiate. [...]
[...] Nous expérimentons une sorte d'instinct moral au quotidien. Il nous arrive pourtant de commettre des erreurs ou des actions mauvaises en ayant été sincèrement persuadés que nous ignorions que nous agissions mal. Pourtant, lorsque nous revenons sur cette action a posteriori, l'erreur nous paraît évidente. Les psychanalystes appellent cet état l'aveuglement volontaire. Phénomène qui paraît d'ailleurs absolument paradoxale puisqu'il est difficile de concevoir comment l'on peut se mettre soi-même dans l'erreur, puisque l'erreur est justement ce que la conscience ignore. [...]
[...] C'est pourquoi l'erreur de jugement n'est jamais excusable. L'impératif catégorique est pur parce qu'il ne considère pas la fin à poursuivre. Il vaut donc, non par son contenu (ce qu'il ordonne), mais par sa seule forme (l'obligation non conditionnée), qui est celle même de l'universalité. C'est lorsque l'on commence à réfléchir sur les fins de l'action bonne que l'on se perd dans des évaluations secondaires _c'est le risque de l'utilitarisme. L'impératif catégorique énoncé dans le Métaphysique des mœurs permet de trancher immédiatement et de s'assurer de la moralité de son action. [...]
[...] Si la conscience était un bloc homogène, l'ignorance ne pourrait jamais être invoquée comme le facteur explicatif de l'erreur. Mais la science de l'inconscient, la psychanalyse, nous a appris que l'homme, s'il est un être éthique n'est pas un être pleinement rationnel. Les actes que l'on peut commettre par aveuglement volontaire n'en sont pas pour autant excusables. Difficile d'amender le pouvoir politique face aux dégâts de la guerre du Vietnam. Si donc l'ignorance peut-être un facteur explicatif, elle ne peut être en aucun cas une excuse. [...]
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