Est-il possible de parvenir à l'authentique savoir concernant autrui ? Ou celui-ci est-il nécessairement partiel, incertain voire même impossible ?
Il est vrai que si l'on se réfère à la définition de l'alter ego comme autre moi semblable, il semble alors possible de connaitre autrui à partir de soi en admettant qu'on puisse se connaître, ce qui est l'avis de l'opinion. Mais, l'alter go peut aussi être défini comme autre moi irréductiblement différent. Dès lors, le problème se pose de savoir si on peut le connaître. Surtout, si autrui est comme moi un sujet libre, pensant, changeant, puis-je vraiment prétendre le connaître ? Est-ce que je ne risque pas de l'enfermer dans une définition qui ferait de lui un objet ? N'est-il pas plutôt impossible et même non souhaitable de prétendre connaître autrui ?
De prime abord, on peut soupçonner qu'il est possible de connaitre autrui (I), mais dans le même temps, l'on se heurte très vite à certaines limites. La connaissance d'autrui ne serait alors que partielle, relative, incertaine (II).
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Il est certain que, par une expérience commune partagée, chacun de nous connaît bien le caractère de ses proches. Cette connaissance permet l'accès à un certain savoir. Il ne s'agit plus seulement de croyance mais de certitude. C'est en effet par les réactions d'autrui que sa propre personnalité nous est révélée. En puissance, donc, on peut connaître autrui, tout un chacun puisque l'on appartient tous à la même humanité. On est tous semblables en tant qu'êtres humains.
Cependant, la connaissance d'autrui exige une actualisation, le passage de la puissance à l'acte. On peut en ce sens, connaitre autrui que si l'on a une expérience commune avec lui. Il est sûr que cette connaissance de l'autre exige une relation de confiance certaine (...)
[...] Peut-on connaître autrui ? Est-il possible de parvenir à l'authentique savoir concernant autrui ? Ou celui-ci est-il nécessairement partiel, incertain voire impossible ? Il est vrai que si l'on se réfère à la définition de l'alter ego comme autre moi semblable, il semble alors possible de connaître autrui à partir de soi en admettant qu'on puisse se connaître, ce qui est l'avis de l'opinion. Mais, l'alter go peut aussi être défini comme autre moi irréductiblement différent. Dès lors, le problème se pose de savoir si on peut le connaître. [...]
[...] On peut connaître autrui quand il est un ami parce qu'il est le même que nous et cette connaissance de l'autre comme semblable nous donne l'accès à la connaissance de nous même. Contrairement à ce que l'on pense spontanément, ce n'est pas la connaissance de soi qui est première, mais bel et bien la connaissance d'autrui. Souvent, d'ailleurs, on choisit nos amis parce qu'ils nous ressemblent. En les écoutant, on découvre nos propres caractéristiques psychiques, celles auxquelles on n'avait pas réfléchi jusqu'alors. Mais cette connaissance d'autrui n'en demeure pas moins incertaine et relative. [...]
[...] D'abord, interpréter le comportement d'autrui suppose de raisonner par rapport à soi. Il y a donc une certaine subjectivité Ensuite, cette interprétation n'est pas forcément conforme à la réalité, à son ressenti réel A. Le risque de fausse interprétation des comportements d'autrui Cet outil d'analyse et d'interprétation du comportement d'autrui bien que nécessaire et efficace qu'est l'analogie n'en n'est pas moins sujette au doute. Les cas ne manquent pas, en effet, où nos interprétations sont fausses. Autrui peut pleurer parce qu'il est heureux et non parce qu'il est triste. [...]
[...] Selon lui, on ne peut tenter de connaître autrui que sur le mode de l'analogie, c'est-à-dire par la mise en relation de termes et par leur comparaison. Ici, on va supposer que le comportement d'autrui est comparable au notre, a les mêmes causes que celles qui nous amènent à nous comporter de telle façon. Par exemple, je pleure parce que je suis triste. Et je suppose qu'autrui pleure parce qu'il est triste lui aussi. Cette technique se distingue de la simple ressemblance où il d'opérer une comparaison directe entre deux termes qui montrent des similitudes. [...]
[...] Prétendre connaître autrui c'est nier qu'il est comme moi, un sujet libre de changer. C'est le transformer en objet. C'est nier aussi qu'il soit différent de moi puisque c'est à partir de moi que je raisonne et prétends le connaître en le posant comme autre mois même. A l'extrême, je peux même considérer que tout ce qui ne m'est pas semblable ne relève pas de l'humain. Ce qui revient à nier le droit d'autrui à la différence. On voit ici, que d'un point de vue éthique, moral, cela n'est pas légitime. [...]
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