Gravée sur le fronton de la Pythie de Delphes, la maxime "connais-toi toi-même" invite l'homme à s'observer, à se prendre comme objet d'étude, en bref à se connaître. Fruit de la sagesse de sept grands hommes, dont Socrate, cette exhortation appelle les hommes à une certaines sagesse, une véritable connaissance de soi, pour lutter contre la méconnaissance : Socrate nous rappelle d'ailleurs que "l'ignorance et l'aveuglement de soi-même font de l'homme dépendant et esclave des opinions d'autrui". Par ailleurs, on oublie souvent que cette formule était suivi de " ... et tu connaîtra les Dieux" ; un individu ayant une parfaite connaissance de soi serait-il dès lors l'égal des Dieux ? Dans la philosophie grecque, seul un sage pouvait tout au plus s'en rapprocher et la maxime nous trace donc le chemin d'une recherche, d'une descente dans notre intériorité pour accéder à l'essence même de notre être et à l'affirmation de notre moi (...)
[...] Carl Gustav Jung se prononce en faveur de l'introspection car selon lui ce n'est pas en regardant la lumière que l'on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité et il la considère même comme indispensable du fait de ce que nous évitons de reconnaître en nous même, nous le rencontrerons plus tard sous la forme d'un destin A quoi bon alors enfouir ses souvenirs douloureux et gênants si ceux-ci se manifesterait tôt ou tard ? Sûrement parce que le sujet n'en prend pas conscience et attribut a tort une raison plus médicale à son mal être. C'est en réalité le cas d'un grand nombre de personnes car qui de nos jours à la parfaite certitude de ne pas être névrosé ? Personne ou presque. [...]
[...] En guise de bilan, malgré toutes les contraintes auxquelles se heurtent l'introspection, elle reste quand bien même un moyen efficace pour parvenir non pas à une connaissance très profonde de soi, mais tout au moins à une prise de conscience de notre être : étape non négligeable quant à la constitution du moi. Toutefois, cette technique peut, combinée à d'autres se révéler particulièrement efficace. C'est ainsi qu'entre en jeu la psychanalyse : méthode de psychologie fondée sur l'investigation des processus psychiques inconscients, où l'analyse des troubles de la personnalité est mise en avant. [...]
[...] Qui regarde à l'intérieur se réveille Par conséquent, et même si certains ne sont pas d'accord, Anatole France considérant la connaissance de soi comme une source de soucis, d'inquiétudes et de tourments il faut suivre l'invitation à laquelle nous sommes conviées, car se connaître, c'est connaître sa place dans la Nature pour mieux la tenir, se connaître permet d'assumer la condition humaine avec ses ombres et ses lumières, et cette acceptation peut procurer à l'être paix et bonheur. Néanmoins, tous les hommes en sont-ils capables ? Combien de gens savent observer ? Et dans le petit nombre qui savent, combien s'observent- ils eux même ? nous rappelle Nietzsche. Il est vrai que l'acquisition de ce savoir n'est pas chose aisée ! [...]
[...] L'un des philosophes partageant quelque peu cette conception freudienne soutient l'existence à tout moment d'une infinité de perceptions en nous, mais dans aperceptions et sans réflexions, dont nous ne nous apercevons pas Par sa théorie des petites perceptions, Leibniz met ici en évidence les divers degrés de conscience du corps humain : conscience en sommeil, conscience éveillé, conscience active et absolue : chaque état de conscience étant le lieu de l'expression de l'inconscient. C'est tout d'abord lors du sommeil que la censure relâche son action, et que l'inconscient fait irruption dans le conscient : les rêves émergent de l'inconscient sous formes de symboles et de systèmes symboliques (Jung). Néanmoins, la psychanalyse va pour décrypter le sens caché de nos rêves, se heurter aux difficultés de l'interprétation symbolique et la connaissance de soi s'avère être difficilement accessible pour tous. [...]
[...] L'homme qui entreprend une recherche de soi-même sera-t-il réellement objectif vis-à-vis de ses défauts ? Non, c'est évident et l'on parle dans ce cas d'une véritable mauvaise foi sartrienne, l'autocritique est alors de rigueur ! Ainsi selon Sartre, celui à qui l'on ment et celui qui ment sont une seule et même personne ce qui signifie que l'Homme doit savoir en tant que trompeur, que la vérité lui est masquée en tant qu'il s'est trompé Par ailleurs, il faut pour pouvoir tirer profit au maximum de l'introspection devenir soi- même l'objet de son étude pour mieux le comprendre, or pour comprendre un système il faut s'en extraire nous rappelle Bernard Werber dans La Révolution des Fourmis. [...]
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