« O temps, suspends ton vol ! », s'écriait le poète Lamartine pour éterniser un instant de bonheur. Nous aimerions souvent arrêter le temps, lorsque, par exemple, nous vivons un moment délicieux. Mais nous sommes condamnés à subir la fuite du temps. Suspendre le temps semble un vœu irréalisable et presque impensable.
Le temps pur est quelque chose dont je ne peux jamais faire abstraction. Mon imagination ne peut supprimer le temps lui-même, cadre de tous les événements qui s'écoulent. Bien mieux, plus la durée se vide et s'appauvrit et plus la réalité du temps est sensible et pesante.
A travers l'expérience du temps, nous comprenons que nous ne pouvons jamais revenir en arrière, que nous vieillissons et que nous devons mourir. Notre volonté ne peut rien contre le temps. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que les premiers instruments de temps aient utilisé l'eau et le sable, traduisant bien cet aspect insaisissable du temps. Tel est le drame de la condition humaine. Le temps semble être pour l'homme essentiellement souffrance.
Pas plus que je ne puis faire abstraction du temps, je ne puis faire abstraction de l'espace. L'espace et le temps sont des données de mon expérience que je ne peux évacuer. Ils apparaissent liés à mon univers d'une façon nécessaire.
[...] Ces considérations ne permettent-elles pas de relativiser les petits malheurs de l'existence ? Sujets de réflexion Rappeler que l'homme vit dans le temps, est-ce seulement souligner qu'il est temporaire ? Le temps est-il essentiellement destructeur ? Le privilège de l'homme est-il de pouvoir dépasser le présent ? Croyez-moi ! Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l'existence consiste à vivre dangereusement ! (Nietzsche) Le livre de Sartre, La Nausée (1938) est le journal d'un homme qui n'existe pas. [...]
[...] L'art permet ainsi d‘abolir le temps, d'éterniser des instants. Mais cette expérience artistique, chacun de nous peut la vivre dans le mystère de la mémoire et dans la liberté du projet. Et à travers la force et la permanence de l'instant présent, chacun peut avoir l'intuition d'un état soustrait à la temporalité, d'une vie éternelle. Du reste, toutes les actions humaines n'ont peut-être pour seul but que d'échapper au temps d'en avoir l'illusion plutôt que de le subir. II- L'épreuve du temps Le temps est un juge impartial Ce qui est éphémère n'a de valeur que dans l'instant. [...]
[...] Ma liberté ne trouve sa limite qu'avec ma mort. L'existence est alors devenue de l'être, figé, définitif, que l'on peut désormais raconter, décrire comme une chose donnée. L'être en somme, c'est de l'existence au passé que je ne puis plus changer. L'existentialisme pense que l'homme, sans aucun appui et sans aucun secours, est condamné, à chaque instant, à inventer l'homme (Sartre, L'Existentialisme est un humanisme) La célèbre formule : L'existence précède l'essence signifie que l'homme n'est pas condamné à n'être que ce qu'il est. [...]
[...] L'existence est toute autre chose que le concept ; elle ne saurait en aucun cas être déduite de l'essence. L'existence ne peut donc être l'objet que d'un constat, d'une expérience. Elle se constate, se manifeste ou se révèle. Elle ne s'explique pas, ne se comprend pas, elle est vécue. Elle s'éprouve, mais ne se prouve pas. IV- L'existentialisme Constituer un système d'idées, c'est s'évader de la réalité dans laquelle nous vivons. La caractéristique des philosophies de l'existence est une protestation contre l'esprit d'abstraction et de système. Ce sont des philosophies dans lesquelles la personne est engagée. [...]
[...] Dans cette vie, il ne se sent pas exister. C'est le premier paradoxe de l'existence : tout ce qui est, choses, bêtes et gens existe. Cependant, quand nous parlons d'exister, nous exprimons souvent une revendication, une aspiration : exister, c'est vivre plus pleinement, être plus complètement soi-même. L'existence, c'est d'abord ceci : l'aspiration vers quelque chose qui n'est pas là et qui donnerait à ma vi un sens plus personnel. Est-il possible de donner un sens à l'existence ? Essence et existence L'argument ontologique L'existence est irréductible : saint Anthelme et Descartes prétendent déduire de l'essence (ce qu'est) même de Dieu, défini comme être parfait, son existence (la fait qu'il existe). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture