Caractériser la condition humaine (du grec "kharattein" : graver) c'est qualifier la présence de l'homme dans le monde de telle façon que l'on peut la distinguer distinctement de toute autre présence. En ce sens c'est la définir. Il s'agit donc de savoir ce qui définit la présence de l'homme dans le monde. Il parait évident que sa présence n'est pas une présence solitaire. Certes, l'homme est dans le monde, mais en aucun cas il n'y est seul. C'est en effet une subjectivité au milieu d'autres subjectivités qu'il rencontre inévitablement. En somme, l'intersubjectivité, la communication des consciences entre elles est un élément constitutif de ce monde et de l'homme lui-même : le langage par exemple, ne se développe-t-il pas chez chacun de nous, pris individuellement, grâce à l'autre ? La connaissance de nous-mêmes ne passe-t-elle pas également par l'autre, c'est-à-dire par la différence ? (...)
[...] * Il peut donc m'arriver de vivre la relation avec l'autre dans un malaise car si ma conscience est conscience de l'être d'autrui ; je n'ai jamais conscience en moi de la conscience qu'autrui a de lui-même. En d'autres termes, autrui ne m'est jamais donné à moi comme il est donné à lui-même. Ce qui renforce le caractère autre de l'autre, c'est qu'il ne m'est pas donné comme une chose. Si je peux ainsi dire exactement ce qu'est la chose posée sur ce bureau : c'est par exemple un crayon de bois, de couleur verte, posé à ma droite ; en revanche, l'être d'autrui n'est que supposé. [...]
[...] Il y a donc bien un dilemme, voire contradiction au sein de la condition humaine. Si l'homme peut en effet être fier de la première place qu'il octroie, c'est parce qu'il est capable d'oublier l'altérité de l'autre qu'il peut alors respecter ou aimer. Hélas, il peut aussi rester indifférent au sort des autres, c'est-à- dire ne pas tenir compte de leurs différences et ne voir que lui-même, n'agir que pour lui-même. En somme, une des caractéristiques de la condition humaine c'est d'être déchirée entre deux finalités antagonistes faisant de l'homme un être sans cesse en guerre avec lui-même et de sa place dans le monde, une place tantôt louable, tantôt blâmable. [...]
[...] En somme plus que l'identité, l'altérité peut générer un malaise. Pourquoi quoique la présence de l'homme au monde ne soit pas une présence solitaire, peut-il néanmoins arriver à l'homme de vivre la relation avec l'autre dans un malaise ? Pourquoi la présence de l'homme au monde n'est-elle pas une présence solitaire ? * Etre présent au monde pour l'homme n'a pas le même sens, ni la même valeur que la présence sur mon bureau de ce coupe papier. Certes, de ce dernier nous pouvons dire qu'il existe c'est-à-dire qu'il est présent ici et maintenant, en tel lieu et à tel moment. [...]
[...] Se sentir seul, faire l'expérience de la solitude c'est avoir le sens de l'autre et témoigner qu'autrui fait bien partie de mon univers. C'est en ce sens, dira Heidegger, que l'homme est un être pour autrui un mitsein La présence de l'homme au monde n'est donc pas une présence solitaire parce qu'être au monde pour l'homme, c'est incontestablement être en projet, mais au milieu d'autres projets. Autrui est bien une catégorie d'êtres à part dans ce monde et cet être, qui possède comme moi une conscience c'est «l'être par lequel je gagne mon objectité (Sartre, l'être et le néant). [...]
[...] Comment caractériser la condition humaine ? Introduction : Caractériser la condition humaine (du grec «kharattein : graver) c'est qualifier la présence de l'homme dans le monde de telle façon que l'on peut la distinguer distinctement de toute autre présence. En ce sens c'est la définir. Il s'agit donc de savoir ce qui définit la présence de l'homme dans le monde. Il parait évident que sa présence n'est pas une présence solitaire. Certes, l'homme est dans le monde, mais en aucun cas il n'y est seul. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture