Le thème de la connaissance de soi est abordé différemment dans le Premier Alcibiade de Platon et dans les Mémorables de Xénophon. Afin de déterminer en quoi la conception de la connaissance de soi, dans le Premier Alcibiade, se distingue de celle qui est exposée par Socrate dans les Mémorables (livre IV, chapitre 2), voyons d'abord en quoi consiste la connaissance de soi d'après le texte des Mémorables, puis d'après le texte de l'Alcibiade.
[...] (Alain Philippe) Segonds (Broché - 1 janvier 1987) Les mémorables par Xénophon (Relié - 1 janvier 1995) Cette correspondance n'est pas explicite dans le texte. La précision du traducteur J.-F. Pradeau est importante ici qui souligne dans les notes de son introduction que cette affirmation ne signifie pas que l'homme se réduise à son âme mais bien que l'âme est ce qui, en l'homme, est proprement sujet. Alcibiade, trad. de J.-F. Pradeau, Paris, Flammarion p Je souligne, afin de mettre en évidence le caractère de nécessité que porte la connaissance de soi comme préalable à la vie politique. [...]
[...] La réplique exacte de Socrate est : Ainsi, si tu dois t'occuper convenablement et bien des affaires de la cité, c'est l'excellence [la tempérance] que tu dois donner en partage aux citoyens. Alcibiade c Alcibiade, trad. de J.-F. Pradeau, Paris, Flammarion p op. cit., p op. cit., p op. cit., p op. cit., p op. [...]
[...] Le concept de tempérance que Socrate associe à la connaissance de soi dans l'Alcibiade, ne se retrouve pas dans les Mémorables. Le Socrate de Xénophon décrit ainsi ceux qui se connaissent eux-mêmes : ils discernent ce qu'ils peuvent faire et ce qu'ils ne peuvent pas ( [font] ce qu'ils savent ( ) et [s'abstiennent] de ce qu'ils ne savent pas faire Cette description est bien celle d'hommes tempérants, mais pas au sens de la tempérance entendue comme technique de l'amélioration de soi[11]. [...]
[...] Le dialogue montre aussi que se connaître soi-même est la condition de plusieurs choses. Premièrement, l'ignorance de soi implique l'ignorance des autres, et l'ignorance des autres implique l'ignorance des choses propres à la cité (133e). La connaissance de soi est donc nécessaire à l'homme politique. Deuxièmement, l'ignorance de soi implique l'ignorance de ce que l'on fait. Cette ignorance nous conduit à mal agir à la fois dans la vie privée et dans la vie publique (134a) ce qui entraîne son malheur personnel et le malheur des autres. [...]
[...] Deux autres similitudes existent entre les deux conceptions de la connaissance de soi, mais qui ne sont pas aussi exactes que les précédentes. D'abord, les deux textes suggèrent un lien entre la connaissance de soi pour l'homme et pour la cité. Xénophon, qui énumère la liste des maux qu'entraîne l'absence de la connaissance de soi chez un homme, dit qu'« il en est de même pour les États lorsqu'ils ignorent leurs forces. De son côté, le Socrate de Platon explique à Alcibiade que s'ils agissent avec justice et avec tempérance [lui, Alcibiade] et la cité agirez d'une manière agréable aux dieux (134d-e). [...]
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