Avant de plonger plus avant dans ce texte, je vais retracer brièvement la biographie de G.C. Né en 1904 à Castelnaudary, il sera envoyé sur conseil de son proviseur au lycée Henri IV où il recevra, entre autres, l'enseignement d'Alain. Il rentrera à L'ENS en 1924 dans la promotion de Sartre, Aron, Nizan, Lagache et sera reçu deuxième à l'agrégation en 1927. Il commencera à enseigner en 1930 dans différents lycées et, fait important, il débutera ses études de médecine en 1936. Ce sera d'ailleurs l'un des rares philosophes à allier une formation médicale à une formation philosophique (plus récemment, François Dagognet a cumulé ces deux parcours). Ces études s'achèveront par une thèse soutenue en 1943, plus philosophique que strictement médicale selon l'aveu de l'auteur, intitulé Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique . Nommé en 1955 professeur à la Sorbonne, à la suite d'une thèse sur La formation du concept de réflexe aux 17ème et 18ème siècles , il succèdera à Gaston Bachelard à la tête de l'Institut d'histoire des sciences. Souvent qualifié d'éveilleur d'esprit, de maître à penser, il influencera profondément plusieurs générations de chercheurs parmi lesquels Louis Althusser, Pierre Bourdieu, Dominique Lecourt et Michel Foucault qui s'attachera également, dans une autre perspective, à exposer la façon dont les normes se développent au sein de certains pans de la société. Loin des nombreuses modes philosophiques qui jalonneront la pensée française après les années 50, je pense au marxisme ou au structuralisme, ses ouvrages et son enseignement ont souvent décontenancé par leur intérêt à des questions techniques inédites, érudites et par leur rigueur intellectuelle. Ses cours, et nous terminerons cette biographie sur les paroles de certains de ses élèves (Etienne Balibar et D. Lecourt), était « (…) un creuset de connaissances, un aiguillon de rationalité critique ». Passons maintenant à l'étude du texte.
[...] La conception de l'histoire des sciences chez Georges Canguilhem Biographie de Georges Canguilhem Avant de plonger plus avant dans ce texte, je vais retracer brièvement la biographie de G.C. Né en 1904 à Castelnaudary, il sera envoyé sur conseil de son proviseur au lycée Henri IV où il recevra, entre autres, l'enseignement d'Alain. Il rentrera à L'ENS en 1924 dans la promotion de Sartre, Aron, Nizan, Lagache et sera reçu deuxième à l'agrégation en 1927. Il commencera à enseigner en 1930 dans différents lycées et, fait important, il débutera ses études de médecine en 1936. [...]
[...] Retraçant l'histoire de cette discipline, qui débute au XIXème siècle, M. Charbit revient sur la constitution de la théorie de la population. On sait que de nombreux penseurs ont réfléchi sur cette idée de population : Platon, par exemple, a pu recommander un effectif de 5040 citoyens pour la Cité, nombre idéale qu'il s'agissait d'encourager par la nuptialité et la fécondité en cas d'insuffisance ou au contraire de réduire l'excédent par l'avortement, l'émigration et la colonisation. Si Platon a réussi à penser la population, il n'en a pas élaboré le concept. [...]
[...] L'histoire des sciences s'occupe de ce discours. Ainsi, une double rupture est nécessaire pour que l'objet de l'histoire des sciences naisse : une rupture par rapport à la nature, une rupture par rapport à la culture. L'historicité du discours scientifique, bien qu'auto-normé, est, et je cite Canguilhem, ( ) traversée d'accidents, retardée ou détournée par des obstacles, interrompue de crises, c'est-à-dire de moments de jugements de vérité[20] Nous retrouvons ici Bachelard et son histoire normative qui oblige l'épistémologue à la relecture permanente du passé de la science à la lumière de la science actuelle. [...]
[...] Ibid., p [22]. A. KOYRÉ, Études d'histoire de la pensée scientifique, op. cit., p [23]. G. CANGUILHEM, Études d'histoire et de philosophie des sciences, op. cit., p [24]. À notre connaissance, cet ouvrage n'est apparemment pas paru mais ce professeur nous avait fait circuler quelques chapitres d'où je tire ces informations. [25]. G. [...]
[...] prolonge l'épistémologie critique de Bachelard. En somme, dans ce texte riche et exigeant, G.C. soutient sa conception de l'histoire des sciences : il distingue en effet l'objet et la temporalité de l'histoire des sciences, rappelle le lien insécable entre l'histoire des sciences et l'épistémologie, condamne le concept de précurseur et élève au rang d'axiome une histoire axiologique qui porte moins sur le fait scientifique que sur la valeur qui le conditionne. Etudes d'histoire et de philosophie des sciences - Pour Abel Rey (un des premiers professeurs à l'Institut d'histoire des sciences et des techniques), L'historien des sciences doit prendre les idées comme des faits. [...]
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