Conception du désir, plaisir, normes de vie, Platon, Epicure, morale du renoncement, qualité de vie, carpe diem, désir d'immortalité, conscience, Sigmund Freud, Spinoza, philosophie positive
Besoin et désir sont les deux tensions intérieures et involontaires qui nous poussent vers des fins que nous ressentons comme nécessaires. Mais le besoin de boire me pousse à désirer une boisson particulière. Apparemment, le désir semble dévier le sens du besoin du naturel au superflu et sa nécessité pourrait apparaitre illusoire. C'est pourquoi la seule force opposée au désir semble être la volonté raisonnable : mais peut-elle limiter le désir ?
[...] Aucune volonté ne peut s'y opposer. Le désir ressemble au besoin, mais il poursuit des fins qui semblent superflues. Je ne peux pas ne pas boire de l'eau, je peux renoncer à l'alcool : un idéal moralisateur peut vouloir contraindre à renoncer aux désirs selon une distinction entre bonnes et mauvaises fins. Les discours du renoncement reposent sur l'énoncé d'une norme de vie moralisatrice référée à la bonne nature : règles naturelles d'hygiène et de santé, vie primitive, bon sauvage, modèles religieux de sacrifice, vie monastique, etc. [...]
[...] Désirer est primitivement un état de manque, sans le désir erre d'objet en objet et passe de la pauvreté a expédient , renouvelant continûment son insatisfaction. Or cette course masque sa nature intermédiaire entre le mortel et l'immortel. Son sens est de nous découvrir notre puissance à être féconds de corps et d'esprit. Nous errons tant que nous nous contentons d'objets beaux relativement. Mais comprendre qu'ils sont néanmoins beaux parce qu'ils nous inspirent l'élan de notre aspiration à la Beauté absolue rend son sens à la quête inscrite dans nos désirs. [...]
[...] Car les hommes visent la profusion, le renouvellement et l'effet narcotique des objets signent de bonheur. Les désirs humains visent ce qui est apparemment bon : la quantité. Ce sont des désirs ni naturels ni nécessaires qui recherchent toujours autre chose dans l'objet que le plaisir simple et qui ne sont donc jamais satisfaits. Ils révèlent une illusion et une vanité : parvenir à maîtriser l'irréversibilité passage du temps vers la mort. C'est pourquoi comprendre que la mort n'est rien annule cette fausse opinion qui explique l'inquiétude présente au cœur de tous les plaisirs humains. [...]
[...] La société est aussi exigeante que la nature. Ainsi les addictions montrent le mélange entre besoins naturels et sociaux. II n'y a pas de désir corporel , Platon Qu'est-ce que désirer ? Tendre vers un objet de n'importe quelle nature, matérielle ou spirituelle, réelle ou rêvée, simple ou complexe, dont on n'a pas besoin, en y projetant une image de plaisir que l'on n'a pas encore éprouvé. Platon note dans le Philèbe que le désir est une tension vers le plaisir et qu'une vie sans plaisir n'est pas une vie. [...]
[...] Hegel reprend cette relation entre la joie créatrice et le rapport fécond avec autrui en se mandant si le désir n'est pas fondamentalement une tension pour rencontrer un autre que soi et en être reconnu. Néanmoins, il insiste sur l'idée qu'une communauté humaine repose sur la conscience de la positivité d'autrui comme le véritable absolu que nous recherchons. Or nos désirs nous en empêchent spontanément nous poussant à imposer cette reconnaissance par la force. Seule une histoire de la conscience et du rapport à autrui met au désir de rejoindre la liberté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture