Concept de Dieu, Malbranche, Traité de la morale, image de l'homme, Dieu, Spinoza, Traité politique
La question de savoir ce qu'est Dieu nécessite, avant tout, de bien délimiter son concept. Ainsi, il est possible de se demander ce qu'il n'est pas.
Si Dieu est bien parfait, immuable ou absolu, il semble logique qu'il ne puisse pas être le contraire. Ces attributs ne peuvent pas être logiquement contestés, sinon cela reviendrait à détruire l'idée de Dieu. Mais l'opinion semble passer outre cette conclusion : en effet, ne dit-on pas que Dieu est « à l'image de l'homme » ? Cette thèse est faillible dans la mesure où l'homme est, par définition, imparfait. Or, si Dieu était à l'image de l'homme, il serait imparfait également.
[...] Ainsi, il devient contradictoire de refuser d'assimiler Dieu à l'homme, comme le soutiennent Malebranche et Spinoza. Ne pensent-ils pas, eux-même, Dieu à partir de leur seule raison humaine? Le risque de tomber dans l'anthropologisme n'est-il pas, encore une fois, latent ? Non, parce que ces auteurs tentent de faire de Dieu un principe épistémologique, ou du moins, logique et non religieux. En effet, dans le cheminement métaphysique, Dieu est un absolu à partir duquel se fondent la vérité (Descartes, Malebranche) ou l'être (Spinoza). [...]
[...] Le mal serait donc le contraire de Dieu, à savoir ce qui contredit son essence. Mais pour Spinoza, maintenir cette opposition revient à retomber dans le problème précédent, à savoir d'humaniser Dieu. Dans le Traité politique, Spinoza écrit que ce que la raison affirme être mauvais ne l'est point Autrement dit, la raison est incapable de juger l'ordre de Dieu et ne comprend pas l'intégralité du monde ; les notions de bon et de mauvais ne sont que des notions subjectives. [...]
[...] Mais l'opinion semble passer outre cette conclusion : en effet, ne dit-on pas que Dieu est à l'image de l'homme ? Cette thèse est faillible dans la mesure où l'homme est, par définition, imparfait. Or, si Dieu était à l'image de l'homme, il serait imparfait également. Le rapport de proximité entre l'homme et Dieu serait donc à éliminer, l'idée de cette image ne serait qu'une ruse religieuse. Malebranche, dans le Traité de Morale, condamne cette tendance des religions à opérer une correspondance ontologique et intellectuelle entre Dieu et l'homme. [...]
[...] Elle permet en effet de vérifier le rapport de perfection entre l'idée et le réel. Or, la métaphysique est privée d'expérience, puisqu'elle ne répond qu'à la raison pure. Donc, la vérité divine est difficile à accepter si l'on refuse une autre définition de la vérité que celle donné précédemment. Dieu ne peut donc pas être la vérité métaphysique, il n'a de valeur que logique, c'est-à-dire comme concept pensé dans un système métaphysique. Connaître Dieu n'est pas possible par raison pure, la métaphysique ne s'attache qu'à définir logiquement et rationnellement Dieu. [...]
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