C'est en réfléchissant sur le terme de romantisme par lui même que je me suis interrogée sur le concept d'esthétique redéfinit par les philosophes romantiques comme Schleiermacher, Novalis, Schelling et les frères Schlegel qui étudient une nouvelle relation entre l'art et la philosophie, la littérature et la critique. Comment est entrevu le concept de l'esthétique dans le romantisme allemand ?
« Ce que vous trouvez dans les livres philosophiques au sujet de l'art et de la forme suffit à peu près à expliquer l'art de l'horloger. Quant à l'art et à la forme supérieure, vous n'en trouverez nulle part, ne serait-ce que la plus légère intuition (ahndung), pas plus que d'un concept de poésie. L'essence de l'art et de la forme supérieurs réside de la relation à la totalité. C'est pour cela qu'ils sont absolument finalisés et sans fin, ce pourquoi on les considère sacrés comme le saint des saints, et qu'on les aime sans fin quand on les a une fois reconnus. Ainsi, toutes les œuvres sont une œuvre, tous les arts un art, tous les poèmes un poème. »
Alors que Kant, d'après ce que l'on sait, s'intéressait peu à l'art, nous sommes ici désormais face à un art qui acquiert une importance identique voire supérieure à celle de la philosophie. Selon Schlegel, tout art doit être science, et l'esthétique serait l'addition de la philosophie à la poésie.
Pour comprendre mieux la question de la critique esthétique durant cette période, j'ai choisi de faire l'exposé sur l'étude déjà élaborée par Walter Benjamin avec « Le concept esthétique dans le romantisme allemand ». Je tente donc ici de reprendre les points fondamentaux de cette étude tout en m'appuyant sur les idées romantiques extérieures afin d'illustrer la problématique.
[...] Pour les romantiques, tout art doit se penser soi-même où finalement tout est SOI, la conscience est donc entrevue comme le SOI. Pour Fichte en revanche, le SOI provient du MOI. Chez Fichte, la réflexion se rapporte au Moi, chez les romantiques au simple penser, et c'est du reste précisément par ce rapport que se constitue, comme on le verra plus nettement encore, le concept proprement romantique de réflexion. (p61) Alors que la réflexion chez Fichte, intuition intellectuelle et objective engendre l'objet, la réflexion chez les romantiques engendre la forme. L'esprit devient alors forme de la forme en tant que contenu. [...]
[...] La réflexion devient alors active dans l'accomplissement de l'œuvre qui s'achève par la sensibilité du lecteur lui-même en lui donnant sa forme. C'est ainsi que par la théorie de la critique esthétique abordée dans son ouvrage, Walter Benjamin réfléchit au concept qui en découle, qui est celui de l'œuvre d'art. L'essence pure de la réflexion se révèle, par les romantiques, à même d'apparaitre purement formelle. Ainsi, la théorie du concept d'œuvre d'art et le concept de la forme. La forme de l'œuvre d'art est à la fois la forme de la connaissance et celle de l'expression objectives de la réflexion. [...]
[...] Le concept de critique esthétique a. Théorie de la connaissance esthétique et œuvre d'art L'art est une détermination du médium de la réflexion, et la plus féconde, vraisemblablement, qu'il ait reçu. Benjamin s'intéresse ainsi à l'importance de la conception de l'art comme médium de la réflexion en rapport à la théorie de la connaissance. Schlegel énonce dans sa théorie de l'art : Il existe un mode du pensée qui produit quelque chose et qui pour cette raison a une grande analogie de forme avec le pouvoir créateur que nous attribuons au moi de la nature et au moi de l'univers. [...]
[...] La critique fait partie de l'expérimentation amenée à la conscience de soi. Cependant, la critique est plus forte que la simple observation, car l'objet esthétique demande à être jugé à la différence d'un objet naturel. De là se précise la question de l'autoconnaissance, et de l'autojugement propre à la période romantique où l'esprit s'élève au-dessus de tous les degrés antérieurs de la réflexion La période romantique met donc en avant le concept de critique positive : toute critique est en effet nécessaire pour élever la conscience. [...]
[...] Selon Benjamin, cette théorie de la critique appelle à réfléchir à la théorie du jugement. Ce qui ferait selon lui la particularité du concept romantique de critique serait le fait que le jugement de goût n'existe pas. Le critique ne juge pas, mais c'est l'art qui se juge elle-même. Cette idée peut d'ailleurs s'expliquer selon l'auteur par le fait que les premiers romantiques cherchaient à s'éloigner de l'objectivité. b. L'Idée de l'Art Benjamin consacre le troisième point de cette partie à l'Idée de l'Art. [...]
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