Comte s'interroge ici sur la science. Il cherche à déterminer sa définition et ses objectifs en vue, notamment, de la distinguer du savoir érudit. Il commence par annoncer sa thèse : après avoir donné une définition générale de la science, il en tire deux conséquences : les phénomènes ne constituent que la matière de la science et son objectif final est de permettre la prévision, donc de dispenser de l'observation (...)
[...] Est-il certain que la science doive par principe servir l'homme et son action, donc être utile? Cela ne revient-il pas à confondre la science avec son application, c'est-à-dire avec la technique? Ne peut-on pas considérer, avec Bachelard, que la mise en avant de cette finalité technique nuit à la rigueur du travail scientifique? [...]
[...] Comte les lois des phénomènes Comte s'interroge ici sur la science. Il cherche à déterminer sa définition et ses objectifs en vue, notamment, de la distinguer du savoir érudit. Il commence par annoncer sa thèse: après avoir donné une définition générale de la science, il en tire deux conséquences: les phénomènes ne constituent que la matière de la science et son objectif final est de permettre la prévision, donc de dispenser de l'observation. Puis il confirme cette importance de la prévision dans ce qui constitue la science: c'est elle qui distingue le savoir scientifique du savoir érudit, qui fait la dignité et surtout l'utilité de la science. [...]
[...] Ce que j'observe, ce n'est jamais que la conjonction de phénomènes comme l'a si bien remarqué Hume. Si j'en déduis une connexion, c'est parce que l'habitude s'en est mêlée, cette liaison logique est donc subjective, elle ne permet aucune prévision certaine. Mais s'il n'y a aucune prévision certaine, alors mon action sur les phénomènes ne pourra pas être efficace à coup sûr. Tout au contraire, si je connais la loi, alors je pourrai savoir ce qui va se passer "dans certaines circonstances, et donc agir avec efficacité sur ces circonstances, pour modifier le résultat. [...]
[...] D'où la référence aux études astronomiques. En astronomie, ce qui importe, c'est de connaître les lois des mouvements des planètes afin de prévoir leurs positions à un moment donné. Mais l'auteur va plus loin, si la science a pour but de dispenser de l'observation, c'est qu'elle ne peut pas reposer sur elle. Reprenant la leçon de Hume, Comte sous-entend que l'observation seule ne mène qu'à des constatations qui ne permettent aucune prévision certaine. Comme la remarque Hume, ce n'est pas parce que jusqu'à présent j'ai vu tous les matins le Soleil se lever, que je peux en déduire qu'il se lèvera demain. [...]
[...] Cette définition générale pourrait laisser penser qu'elle relève de la science, or il n'en est rien. L'érudit veut tout savoir, il veut accumuler les connaissances, mais ce qui importe en réalité, ce n'est pas le nombre de ces connaissances, c'est la maîtrise des liens entre elles. L'érudit a beau en savoir beaucoup, s'il ne connaît pas les liens entre les faits, son savoir reste sans intelligence et donc indigne de l'esprit. L'érudition est donc vaine et machinale, elle n'utilise que la mémoire. [...]
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