La formation des sciences humaines, à la fin du XIXème siècle, s'est accompagnée d'un double espoir : il s'agissait de parvenir à connaître scientifiquement l'être humain, et de surcroît d'en finir avec les hypothèses philosophiques (plus précisément métaphysiques) le concernant. Puisque la philosophie a la réputation de se contredire interminablement, n'allait-on pas enfin pouvoir, grâce à ces nouvelles sciences, établir un savoir positif sur l'homme ? (...)
[...] N'y a-t-il de compréhension de l'homme que par les sciences humaines ? Introduction La formation des sciences humaines, à la fin du XIXème siècle, s'est accompagnée d'un double espoir : il s'agissait de parvenir à connaître scientifiquement l'être humain, et de surcroît d'en finir avec les hypothèses philosophiques (plus précisément métaphysiques) le concernant. Puisque la philosophie a la réputation de se contredire interminablement, n'allait-on pas enfin pouvoir, grâce à ces nouvelles sciences, établir un savoir positif sur l'homme ? I. [...]
[...] Conclusion Parallèlement à sa signification méthodologique, le terme compréhension oriente vers la capacité à considérer simultanément tous les aspects de ce que l'on veut connaître, en même temps qu'à situer cet objet dans son horizon particulier. Dans cette optique, la véritable compréhension de l'homme suppose l'attention à ce qui singularise son être dans le monde. On est alors amené à reconnaître qu'elle n'est accessible qu'à un discours se souciant de ne pas isoler l'homme de la totalité dont il fait partie, et c'est bien pourquoi les sciences humaines semblent incapables d'accéder à une telle signification globale, tandis que la philosophie garde ses chances d'y parvenir. [...]
[...] Or on constate que, lorsqu'il s'agit de procéder à une telle synthèse, les sciences humaines en viennent à se disputer la première place. À la fin des années 1920, l'école des Annales affirme ainsi que c'est l'histoire qui est seule capable d'utiliser les renseignements venus des autres disciplines pour constituer une approche globale de l'homme. Mais cette prééminence ne tarde pas à lui être contestée, soit par un sociologisme d'inspiration marxiste, soit par la psychanalyse, quand ce n'est pas par la linguistique structurale ou la sémiotique . [...]
[...] On préfère d'ailleurs évoquer, non ses causes mais ses conditions ce qui sous-entend que le déterminisme, ici, doit laisser place à la considération d'une certaine indétermination. De surcroît, on note que l'homme ne se contente jamais de subir passivement les situations dans lesquelles il se trouve : il les interprète, cherche à les modifier, réagit par rapport à ce qu'elles lui offrent comme contraintes ou comme possibilités d'action. Phénomènes impossibles dans le cadre d'un phénomène naturel et qui tous font signe vers ce qu'il est convenu de nommer la liberté humaine. [...]
[...] Reste cependant à vérifier, pour répondre complètement à Kant, qu'elles constituent bien une véritable anthropologie. Or on rencontre ici de nouvelles difficultés, tenant à la fois à l'hétérogénéité des méthodes particulières des sciences humaines et à la multiplicité des disciplines en cause, n est en effet possible de s'interroger, comme l'a fait Georges Canguilhem, sur la prétendue unité de la psychologie, qui semble bien, dans ses diverses tendances, se référer non seulement à des méthodes très différentes, mais aussi ce qui est sans doute plus grave à des valeurs peu compatibles. [...]
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