Le 9 novembre 1989, le mur berlinois de la Honte tombait, marquant l'espoir que la destruction matérielle et significative de cette enceinte de la honte incarne l'apparition d'un monde nouveau. Un univers sans frontières infranchissables qui permette les échanges libres entre les hommes. Force est de constater que notre monde contemporain se caractérise, de fait, par une extraordinaire communication entre les différents pays : mondialisation, évolution des modes de transports, espace de Schengen... autant de preuves qui ne sont pas sans supposer la bonne santé des rapports que nous entretenons avec les autres. Pourtant, si les éléments structurels de la communication fonctionnent, la mise en relation avec l'autre (celui qui m'est proche, que je côtoie, celui à qui je parle) échoue. La chute du mur de Berlin n'a en effet pas empêché la peur du plombier polonais : elle l'a créée voire provoquée (...)
[...] Un univers sans frontières infranchissables qui permette les échanges libres entre les hommes. Force est de constater que notre monde contemporain se caractérise, de fait, par une extraordinaire communication entre les différents pays : mondialisation, évolution des modes de transports, espace de Schengen . autant de preuves qui ne sont pas sans supposer la bonne santé des rapports que nous entretenons avec les autres. Pourtant, si les éléments structurels de la communication fonctionnent, la mise en relation avec l'autre (celui qui m'est proche, que je côtoie, celui à qui je parle) échoue. [...]
[...] La caractéristique de la démocratie est donc la forme discursive de la volonté générale. La 'communication' que propose le philosophe ce n'est rien de moins que la recherche des normes communes à partir desquelles construire le collectif : celui-ci n'annihile pas les individualités, il les met en commun sans détruire l'identité de chacun. De fait, la mise en commun qui s'opère à travers l'échange avec une autre personne pose les fondements de la liberté de chacun, et donc de la démocratie. [...]
[...] Aux murs d'autrefois semble se substituer l'effondrement de nos frontières. B. Les autres sont des étrangers Pourtant, si les distances semblent s'annuler grâce à la modernité, la forme du processus de communication ne permet pas d'échanger avec ce qui m'est le plus proche. L'autre demeure l'inconnu, ce barbare comme le rappelle l'origine grecque du mot. C'est bien ce que met en exergue les propos de Havel : les conditions matérielles se sont améliorées considérablement mais les conditions nécessaires pour une vraie relation avec autrui sont éradiquées par la forme structurelle de toute communication. [...]
[...] Ainsi, les moyens techniques permettent de faciliter l'échange entre les continents, mais entrer en communication avec un autre paraît paradoxalement impossible. Malgré tout, ces difficultés n'empêchent pas le dialogue entre les individus : elles en sont même les conditions qui les rendent réalisables. Nous verrons que les frontières disparaissent, mais l'autre s'écarte(partie puis que l'utopie d'un monde ouvert n'annihile pas l'ouverture à l'autre (partie II) pour enfin se rendre compte que l'inaptitude d'entrer en communication avec l'autre n'empêche pas le dialogue (partie III). I. [...]
[...] Aussi ardue soit-elle, la relation avec un autre homme est bien le signe de la liberté qui n'annihile pas l'intime. Si Havel, ami de longue date de John McCain, a néanmoins tenu à apporter officiellement son soutien à Barack Obama et à le soutenir activement durant sa campagne, c'est probablement parce qu'il ressentait que l'élection de ce dernier permettrait à l'Histoire des États-unis, marquée par la tâche indélébile qu'a constitué l'esclavage, de se réconcilier à son tour avec la morale. Enfin, vent frais va souffler dans l'air de Washington» déclare avec soulagement Havel le 4 novembre 2008. [...]
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