Nous remarquons que le mot communication et le terme communiquer sont fréquemment utilisés dans le langage courant. En particulier avec l'invention des outils électroniques et du réseau Internet, à tel point que dans le langage courant on utilise le verbe "communiquer" à la place du verbe "parler".
Notre société nous propose de nombreux outils de communication, comme en témoigne la publicité, les affiches, Internet, le téléphone, la correspondance écrite,... Nous sommes passés à l'ère de la communication. Or ces moyens de communication ne permettent pas tous le dialogue.
Ainsi la communication est la condition nécessaire pour l'échange entre plusieurs interlocuteurs, mais est-ce suffisant pour dialoguer ? Est-ce que la communication apporte quelque chose en soi ? Est-ce que le fait de communiquer nourrit la pensée ? A quelles conditions y a-t-il vraiment dialogue ? (...)
[...] Un tel usage de la communication illustre bien une citation de MATTELART: . Ne nous croyons pas à l'abri d'une telle dérive de la communication : de nos jours avec les nouvelles technologies et plus particulièrement avec l'emploi massif des textos, nous tendons vers un génocide du langage, et donc de la pensée. En effet l'emploi de ces nouvelles technologies sacrifie complètement l'orthographe au profit de l'information, nous pouvons ainsi dire que lorsque quelqu'un envoi un SMS le niveau de sa pensé est proche du degré zéro. [...]
[...] En conclusion nous avons vu que la communication est nécessaire au dialogue, car elle en constitue le fondement, toutefois la communication est insuffisante parce qu'elle transmet des informations sans se soucier de leur compréhension. Et la communication peut servir à des fins mensongères. Enfin nous avons vu la richesse et la complexité du dialogue par le fait que celui-ci tend à la recherche de la vérité et est moteur pour l'évolution de la pensée. Donc la communication ne suffit pas au dialogue, mais le dialogue améliore la communication. [...]
[...] Nous allons maintenant voir en quoi le dialogue est beaucoup plus riche et complexe que la communication. En dialoguant on utilise le langage comme instrument de communication. Ainsi le langage est défini comme la faculté d'exprimer des pensées à l'aide de signes articulés. Le dialogue est défini comme un échange de sens qui suppose la réciprocité. Le mot dialogue vient du Grec : veut dire au travers de, au sens de passage : dans le dialogue, de la pensée s'échange, il y a circulation du et échange d'idées. [...]
[...] Remarquons que lorsque l'on entame une conversation avec quelqu'un l'on va avoir recours à des codes préétablis voir même ritualisés ; un dialogue peut commencer par ou par des civilités anodines, que l'on va trouver en début de conversation. Par ces codes, la communication entre les deux interlocuteurs est établie, et le dialogue peut se dérouler. Par contre, si deux personnes dialoguent, mais ne communiquent pas cela ne rime à rien, chacune reste campée sur ses positions : on a alors affaire à un dialogue de sourds. Dans une telle situation les deux personnes vont certes parler, mais sont loin de communiquer, car on pourrait dire familièrement qu'elles ne sont pas sur la même . [...]
[...] La pensée va donc se transformer, changer au cours du dialogue. Le dialogue engendre la réflexion ce qui permet d'affiner sa pensée. Pour Platon la pensée est le dialogue intérieur et silencieux que l'âme entretient avec elle-même. Le langage permet d'exprimer sa pensée, car comme le précise HEGEL la pensée et le langage sont étroitement liés. De plus la pensée conditionne le langage, et c'est grâce au langage que nous pouvons faire passer de la pensée vers l'extérieur. La pensée est le langage et le langage est la pensée. [...]
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