« Liberté, égalité, fraternité », telle est la devise de la France. Le pays des droits de l'homme met ainsi en avant sa tolérance, son respect d'autrui, ce qui transparaît également dans sa constitution, basée sur l'égalité ou encore la liberté de culte.
Ces valeurs se retrouvent dans les droits fondamentaux reconnus aux niveaux européen et international (déclaration universelle des droits de l'homme de 1948). En adhérant à ces valeurs, la société, que l'on peut définir comme un ensemble d'individus régi par des règles s'imposant à tous, sur un territoire donné, accepte d'intégrer en son sein les minorités présentes sur son territoire. C'est le cas des immigrés, des réfugiés politiques, ou encore des personnes les plus pauvres. Pourtant, dans de nombreux pays au passé colonialiste ou sécessionniste, la plupart des minorités se regroupent en communauté, selon des spécificités culturelles, religieuses, liées à leur origine. Parallèlement, le terme communauté s'apparente à un mode de gouvernance, et quitte ainsi la notion de simple regroupement d'individus. A l'échelon local, communauté et société semblent imbriquées. Au niveau international, la communauté d'Etats notamment, semble s'imposer aux sociétés en leur édictant des règles communes. En ce sens, ainsi que l'exprimait FW Nietzsche dans Gai Savoir, « toute communauté, un jour, d'une manière ou d'une autre, rend commun ». Pour autant, peut-on appliquer ce précepte au binôme communauté et société ? Cela impliquerait que la communauté impose des règles, une culture, des valeurs à la société, civile notamment. Or, s'agissant des communautés d'individus, l'inverse semble prédominer, ce qui peut expliquer les réactions communautaires qui se développent dans certaines sociétés. Quant à l'existence d'une communauté internationale, rien n'est moins sûr.
[...] Dans tous les cas, ces communautés se sont constituées en refusant le tout commun que cherchait à leur imposait la société, allant en ce sens contre l'idée de FW Nietzsche. Bien que certaines communautés parviennent à partager une partie de leurs valeurs avec la société (solidarité chez Emmaüs, musique comme le rap chez les minorités noires), la frontière entre les deux reste étanche, au point d'entraîner de nombreuses stigmatisations. C. Le fossé entre société et communauté se creuse, lié au refus du partage des valeurs des deux côtés. [...]
[...] Pour conclure, les communautés d'individus rendent communes les règles qu'elles s'imposent en leur sein, en opposition à la société. Il semble d'ailleurs que la société ait cherché à unifier les communautés, à l'inverse de ce qu'exprimait FX Nietzsche. Par ailleurs, la communauté d'Etats s'impose aujourd'hui comme mode de gouvernance au niveau européen et international. Si, dans ce cadre, ces communautés cherchent à rendre communes des règles aux sociétés des Etats la composant, l'unification ne se fera pas, d'autant plus que des communautés nationales cherchent aujourd'hui à jouer sur les décisions de ces communautés européenne et internationale. [...]
[...] Il en est de même pour les populations les plus pauvres, qui renvoie à la société l'image de son échec d'intégration, encourageant ainsi des actions telles que la prise d'arrêtés anti-mendicité. B. Face à ces tentatives d'unification par la société, le repli communautaire est prégnant. Les minorités ont donc cherché à se regrouper, liées par leurs modes de vie communs, leurs valeurs communes. Des communautés se sont ainsi constituées. Ces communautés semblent proposer, en leur sein, un mode de gouvernance qui leur est propre, fondé sur la solidarité, l'entraide, la ressemblance, par opposition à une société individualiste. [...]
[...] Ce n'est donc pas la communauté qui rend tout commun dans la société. Il existe plutôt une interpénétration entre les deux, au profit de la société, qui conduit à l'effacement des spécificités et à la stigmatisation des communautés. Cependant, la communauté rend commun un mode de gouvernance, repris aujourd'hui au niveau mondial. II. Au niveau international, la communauté d'Etats comme nouveau mode de gouvernance tente de rendre communes ses règles aux sociétés. A. La communauté européenne La communauté économique européenne fut créée en 1957 par le Traité de Rome. [...]
[...] Or, s'agissant des communautés d'individus, l'inverse semble prédominer, ce qui peut expliquer les réactions communautaires qui se développent dans certaines sociétés. Quant à l'existence d'une communauté internationale, rien n'est moins sûr. De ce fait, à l'échelon local, la communauté d'individus se pose en réaction face à l'unification qui lui impose la société tandis qu'au niveau international, une communauté d'Etats cherche à s'imposer aux sociétés. I. Les communautés d'individus posent leur mode de gouvernance communautaire en réaction à celui que la société cherche à leur imposer. [...]
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