« …Toute l'activité politique et économique de l'Etat est ordonnée à la réalisation durable du bien commun, c'est-à-dire de ces conditions extérieures nécessaires à l'ensemble des citoyens pour le développement de leurs qualités, de leurs fonctions, de leur vie matérielle. » a dit Pie XII.
L'Etat dont il est question, c'est la forme impersonnelle ou le support du pouvoir. L'Etat est une idée, une création artificielle. C'est la société juridiquement organisée. Il s'est constitué lentement, on peut en dater la naissance, il y a environ 4 siècles dans deux pays: l'Angleterre et la France. Que faut-il pour qu'il y ait un Etat ? Il faut premièrement un territoire, des frontières, et des lois, pour une certaine homogénéité provoquée par une unité administrative, fiscale, linguistique, législative… Alors la population a le sentiment d'appartenir à un tout et la collectivité prend conscience d'elle-même.
Ainsi, l'Etat, construction culturelle, serait selon Pie XII, par de nombreux conditionnements, ordonné à la réalisation du bien commun, qui serait nécessaire pour l'accomplissement de l'homme en tant qu'homme. La culture se devrait donc de compléter la nature.
Toute société cherche le Bien de ses membres à travers son organisation. Cependant, tous ne s'accordent pas sur la définition et le contenu de ce Bien. Et c'est suivant ces contenus que le Bien de tous est plus ou moins facile à réaliser, et les mesures pratiques prises pour sa réalisation plus ou moins épanouissantes pour l'homme au sein de la cité. Autrement dit, suivant les moyens artificiels, l'homme actualise plus ou moins ses capacités d'animal politique et donc simplement les puissances qui sont en sa nature d'homme.
Mais qu'est ce que le bien commun ? En vertu de sa nature même n'est-il pas trop absolu pour être réalisable ? N'est-ce pas une vaine illusion, un idéal inaccessible, en un mot une utopie ? L'histoire n'a-t-elle pas montré la difficulté voire l'impossibilité de l'atteindre ?
[...] Enfin il faut savoir comment fonctionner en mode pratique afin de voir dans quelle mesure le bien commun est réalisable. Tout Etat est une société. Le principe de toute société est l'espoir d'un bien puisque toutes les actions des hommes ont en vue quelque bien. Si donc toutes les sociétés visent à un bien déterminé, celle qui est souveraine entre toutes, renfermant en elle toutes les autres, vise aussi le Bien qui est le plus haut de tous. Cette société, l'Etat, est la société politique. [...]
[...] Il faut l'aimer en la critiquant et en l'observant. Il ne faut pas perdre de vue que la démocratie a été inventée dans cette optique de recherche du Bien. La première loi, de Périclès, était une loi contre l'ostracisme, elle avait comme objectif la justice. Puis, la démocratie se fait protectrice de valeurs comme la liberté, le droit, l'égalité De nos jours aussi c'est un certain Bien qui est poursuivi à travers les valeurs universelles formelles comme la tolérance, le consensus, le pluralisme des valeurs Ce qui est visé est le bien-être individuel, le respect des particularismes, l'épanouissement de chaque membre. [...]
[...] Toute société est-elle pourtant juste ? L'expérience nous prouve que non! La recherche d'un bien ne semble pas pouvoir suffire à garantir la justice et l'exemplarité d'un système! Car ce qui attire les dirigeants n'est encore qu'en puissance; cela semble contradictoire de dire alors que le gouvernement est juste, de manière accomplie et en acte. Voyons quelques exemples de cas extrêmes ou la volonté d'atteindre le Bien Commun comme une fin ultime, statique, par des structures toutes faites, se révèle impuissante à épanouir les hommes dans leur dimension sociale. [...]
[...] Ce sont autant de conditions extérieures qui selon le bon sens doivent être réunies afin que l'homme puisse s'épanouir individuellement dans un confort intellectuel et matériel de base. Cet épanouissement ne peut en effet se concrétiser en dehors de la société. La raison la plus évidente est que l'homme ne se suffit pas à lui-même. Par là, c'est un certain bien commun qui est recherché par tout gouvernement. Observons nos sociétés contemporaines. Au travers de la recherche des "valeurs" évoquées ci- dessus, c'est ce Bien Commun qu'elles recherchent. [...]
[...] Commençons par le système communiste. Il faut bien comprendre que derrière un tel parti politique il y a toute une pensée philosophique, un mode de raisonnement qui préside à cette construction idéologique. Ecoutons Jean Madiran: Assurément les communistes professent le marxisme et tout leur comportement en est logiquement sorti. Replaçons cela dans le contexte de la fin du 19e siècle: condition ouvrière déplorable, avènement du capitalisme, émergence d'une nouvelle classe sociale; le prolétariat Si le socialisme déjà existant était pour une réforme du paysage social, le communisme lui, en prône une transformation radicale. [...]
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