Pascal est un homme de raison et de foi. Quand il meurt, il avait entreprit une grande apologie du Christianisme. Il avait commencé les ébauches de son œuvre qui ont finalement été publiées posthume. Les Pensées sont ainsi « les papiers d'un mort ». C'est dans ces circonstances qu'il tente de dépeindre un portrait de l'être humain. C'est ainsi sous forme de note, de fragments, certains très courts comme des aides mémoires, d'autres au contraire, plus construits que se présente son œuvre. Cette écriture semble être à l'image de l'homme qui lui aussi est fait de plusieurs facettes quelques fois contradictoires. Pascal en décrivant la condition humaine anthropologiquement démontre que l'homme est incompréhensible.
Dans ce texte est donc mis en valeur la contradiction de l'homme faite à la fois de « grandeur » et de « misère ». Pascal jette une lumière crue sur la condition de l'homme. Il ne s'attache pas seulement à ses faiblesses, à sa misère, mais aussi aux signes de sa grandeur, visibles sous les ravages du péché. Il ne veut pas nous jeter dans le désespoir, mais dans les bras du Dieu sauveur.
Quel est le propre de l'homme ? Afin de répondre à cette question, nous analyserons dans un premier temps la nature contradictoire de l'homme. Puis nous verrons, dans un second temps, comment décrire cette nature et quelle écriture peut dire notre nature.
[...] Le roseau, en effet, rappelons nous est une plante qui vit au bord des cours d'eau et des étangs. Elle possède une tige creuse qui lui donne la réputation d'être fragile. On retrouve également une hyperbole à travers le superlatif le plus faible de la nature». La faiblesse se traduit ainsi par l'incroyable facilité à mourir de cette plante. A la ligne 2 est par ailleurs écrit qu' Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser ; une vapeur, une goutte d'eau suffit pour le tuer Ce qui pour nous, nous emble inoffensif, tel qu'une goutte d'eau est au contraire pour le roseau mortel. [...]
[...] La chute Selon Pascal, la misère de l'homme prend origine dans le péché original. Rappelons que pour le Christianisme, l'homme est déchu. La misère de l'homme est par ailleurs d'autant plus grande selon Pascal que l'on garderait en nous le souvenir d'une autre nature (celle du jardin d'Eden). Nous remarquerons l'antithèse entre autrefois et aujourd'hui aux lignes 17 et 18 qui mettent en relief ceci. Aujourd'hui donc la nature de l'homme est pareille à celle des animaux Ainsi avons-nous une fin naturelle le bonheur que notre nature elle-même, par sa faiblesse, semble nous empêcher d'atteindre. [...]
[...] Mais l'homme est plus grand que ce qui l'opprime grâce à sa pensée et à sa conscience. Il y a une combinaison mystérieuse de chair et d'âme, de misère et de grandeur. Pascal nous dépeint ainsi une vision assez tragique de l'existence qui parle aussi bien aux croyants qu'aux non croyants. Pascal proposera toutefois deux issues qui sont : la foi pour le croyant et la pensée pour le non croyant. Rappelons en effet qu'il a imaginé un pari pour essayer de convaincre les athées libres-penseurs, adeptes du jeu. [...]
[...] De deux choses l'une : soit vous pariez pour l'existence de Dieu, auquel cas vous devrez vivre conformément à sa loi, soit vous pariez contre. À chaque fois vous misez votre vie terrestre. Si Dieu existe : vous gagnez la vie éternelle dans un cas, la damnation dans l'autre. S'il n'existe pas, vous ne perdez qu'un bien fini : une vie de plaisirs impies. Le choix est facile : si petite soit la chance que Dieu existe, on ne peut risquer la damnation éternelle et manquer la béatitude infinie. [...]
[...] Cette dualité de l'homme peut être résumée dans l'oxymore Roseau pensant : le roseau symbolisant la misère alors que pensant évoque la grandeur de l'homme. C'est ainsi que l'être humain est misérable et grand. Il est par ailleurs d'autant plus grand qu'il tire sa grandeur de sa misère. En effet, sa force tient dans sa conscience de ses limites. Cela rappelle la fameuse citation de Socrate qui disait : Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien Pour parler de cette nature contradictoire, Pascal a recours à une écriture elle-même contradictoire, à la fois éclatée et fragmentée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture