D'où provient la sensibilité et quand s'introduit-elle dans le corps ? Ces deux problèmes se posent pour les philosophes ayant une doctrine non matérialiste qui pensent que la matière est incompatible avec la sensibilité. La sensibilité étant pour ces derniers l'action d'une substance immatérielle. Diderot s'appuie sur ces incohérences pour prouver que le matérialisme permet de résoudre toutes ces incohérences. Il faut pour cela admettre que la sensibilité est une propriété universelle de la matière. C'est grâce à l'exemple de l'œuf qu'il va développer tout au long de ce texte qu'il va justifier sa thèse matérialiste en démontrant que les autres théories qui admettent l'existence de substances autres que la matière, qu'elles soient dualistes ou spiritualistes, ne mènent qu'à des impasses et ne permettent en aucun cas de répondre intelligemment à l'origine de la sensibilité.
Pour cela, Diderot commence par montrer que le développement d'un oeuf ne se fait que par des actions matérielles. En référence à sa démonstration avec le fœtus antérieurement à ce passage dans le Rêve de d'Alembert, il prend pour exemple cette fois le cas de l'œuf. Le fait de passer à un exemple non humain permet à Diderot de s'opposer à Descartes en montrant dans une deuxième partie que non seulement il n'existe qu'une seule substance : la matière, mais aussi que l'homme et l'animal sont de même substance et qu'il n'y a pas à supposer de supériorité de l'homme sur l'animal. Puis, il finit par démontrer que le mode de pensée matérialiste est le plus logique et que les doctrines concurrentes n'aboutissent qu'à des incohérences. Nous allons ainsi pouvoir analyser chaque étape du raisonnement de Diderot à travers cet extrait.
[...] Ainsi se forme chaque partie de son corps comme Diderot le démontre en détail. Son corps formé, apparaît la sensibilité puisque le poussin se manifeste à travers la coquille à l'image de l'enfant qui bouge dans le ventre de sa mère. Par cette démonstration, il expose ainsi le passage d'une matière inerte à l'état sensible du poussin encore dans l'œuf par des moyens purement matériels : de la chaleur et de la nourriture. De plus, ce passage ne coïncide pas avec la fécondation ce qui prouve que l'animal ne préexiste pas en germe dans le corps du coq, mais il est le résultat de mélanges de molécules et de processus matériels qui sont l'assimilation ou la digestion et chaleur qui ont permis la croissance du poussin. [...]
[...] Conclusion Cet extrait constitue une autre démonstration de la sensibilité de la matière par Diderot mais cette fois-ci, il s'agit d'une preuve par l'absurde. Il part des théories auxquelles il s'oppose en montrant qu'elles sont inintelligibles pour faire valoir sa vision matérialiste. Il entend démontrer qu'en niant le fait que la matière puisse être sensible, on s'expose à des conceptions irrationnelles. En effet, si la sensibilité n'est pas l'action de la matière, mais d'une substance immatérielle, comment pouvoir l'interpréter ? [...]
[...] Après avoir démontré que le développement d'un animal était le résultat de procédés matériels, Diderot fait une allusion à Descartes en reprenant les énumérations qu'il fait dans Le discours de la méthode. Par l'emploi du doute méthodique, Descartes réduit l'homme à une faculté : la pensée dont dépendent toutes les actions de l'homme qu'il énumère. Ici, Diderot fait une énumération des actions de l'animal afin de montrer qu'elles sont semblables à celles d'un humain. Ce qui introduit son propos suivant : à savoir que si l'animal est une machine, nous en sommes une autre Dans toute cette partie, Diderot fait allusion à Descartes qu'il cite d'ailleurs à la ligne 25. [...]
[...] Diderot va commencer par exposer des thèses qui séparent la matière de la sensibilité. Il propose deux solutions : soit la sensibilité était cachée dans l'œuf et attendait le moment propice pour se manifester ou alors elle s'est introduite dans l'œuf. Mais ces deux suppositions apportent plus de mystères que d'explications : quelle était sa nature ? Sur quoi reposait- elle ? Comment est-elle entrée ? Par quel mécanisme ? Il vise à montrer l'absurdité des thèses dualistes qui séparent la matière de la sensibilité. [...]
[...] Le fait de passer à un exemple non humain permet à Diderot de s'opposer à Descartes en montrant dans une deuxième partie que non seulement il n'existe qu'une seule substance : la matière, mais aussi que l'homme et l'animal sont de même substance et qu'il n'y a pas à supposer de supériorité de l'homme sur l'animal. Puis, il finit par démontrer que le mode de pensée matérialiste est le plus logique et que les doctrines concurrentes n'aboutissent qu'à des incohérences. Nous allons ainsi pouvoir analyser chaque étape du raisonnement de Diderot à travers cet extrait. [...]
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