Commentaire sur le texte de Michel Foucault, extrait de La volonté de savoir, Gallimard, 1976, p125-126 : ' Là où il y a pouvoir il y a résistance [...] dans le champ stratégique des relations de pouvoir '

Résumé du document

'La volonté de savoir', premier tome de 'l'histoire de la sexualité' fait suite aux ouvrages où il interroge la rationalité héritée du siècle des Lumières par certains de ses effets immédiats notamment la folie, son traitement, l'incarcération et les sciences. A cet égard 'La volonté de savoir' est à la fois rupture puisque Michel Foucault s'intéresse de plus près aux phénomènes politiques, et à la fois continuation de sa réflexion sur les savoirs. Si le sujet semble déconcertant puisqu'il y est question de sexe, de sexualité c'est pourtant là le point de rencontre entre les phénomènes de pouvoir et de savoir qui investissent la question du sexe et s'y articulent

Extraits

[...] Commentaire sur le texte de Michel Foucault, extrait de La volonté de savoir, Gallimard p125-126 : " Là où il y a pouvoir il y a résistance [ . ] dans le champ stratégique des relations de pouvoir " Introduction Si Michel Foucault est communément classé parmi les philosophes, ses préoccupations intellectuelles l'ont amené à faire œuvre d'historien des sciences, des idées, des mœurs, de philosophe, épistémologue etc. Il semble en effet que ses écrits intéressent de nombreux domaines des sciences de l'Homme. [...]

[...] Mais ce serait peut- être tirer exagérément Foucault dans le sens d'un certain fonctionnalisme (bien que ses écrits sur l'univers carcéral puissent être vus comme donnant des fonctions à la prison) d'une part, et d'autre part l'ambition de Foucault étant de rester éloigné de toute théorie globalisante et de faire une analytique du pouvoir, ce type de questions peut lui être étranger. L'autre point est la fluidité des concepts utilisés. En effet si le pouvoir est omniprésent dans la société, s'il pénètre toutes les relations, avec son corollaire la résistance. [...]

[...] Pourtant la multiplication de la mise en discours du sexe, qui s'est opérée au travers de la pastorale chrétienne et par la technique de l'aveu-confession, mise en évidence par Foucault, peut être interprétée comme une résistance, donc le signe de relations de pouvoir à l'œuvre. La résistance est ainsi une notion complémentaire de la notion de pouvoir, ou plutôt un élément de sa complexité si l'on prend ce mot au sens d'Edgar Morin. Car le pouvoir, pour Michel Foucault, se distingue de ce qu'il appelle les " capacités objectives" et les " rapports de communication Pour les premières il s'agit du " pouvoir " que l'on exerce sur les choses, la " capacité de les modifier, de les utiliser, de les consommer ou de les détruire Les secondes " transmettent une information à travers une langue, un système de signes ou tout autre médium symbolique " et si elles peuvent impliquer des effets de pouvoir, ces effets de pouvoir ne sont pas réductibles à une incidence des rapports de communication. [...]

[...] Encore une fois, pas de pouvoir au mains d'une classe, pas de pouvoir maîtrisé et exercé sciemment sur un niveau plus général, pas de " Pouvoir " face à un " Refus Les stratégies globales sont des stratégies sans stratèges, se dégageant des relations de pouvoir locales, qui se rejoignent, s'opposent, se complètent. La nouvelle perspective définie par Michel Foucault sur le pouvoir, l'introduction de la résistance et l'élaboration de nouveaux outils conceptuels permettent un renouvellement des termes de l'analyse et font apparaître des relations inattendues. Ils ne sont toutefois pas sans poser de problèmes tant au niveau conceptuel, que dans les implications politiques qui en découlent. II. Bio-pouvoir et résistance Tout d'abord, se pose un problème de méthode. [...]

[...] En se demandant si " [ ] l'histoire étant la ruse de la raison [et là il semble paraphraser Hegel], le pouvoir, lui serait la ruse de l'histoire celui qui toujours gagne ? " il rejette la conception marxiste de la lutte des classes et plus généralement d'une domination exercée exclusivement par un groupe sur un autre : le pouvoir n'est ni détenu par quelques uns au détriment des autres puisqu'il n'est pas substance, ni uni ou continu, il n'obéit pas à un " grand dessein à une rationalité immanente. [...]