Quelle est l'idée fondamentale de ce texte ? La mort est une réalité ambiguë, qui peut être envisagée au minimum sous un angle double, comme point terminal de l'existence, mais aussi comme forme même du processus vital. C'est cette dimension double que Jean-Paul Sartre analyse dans les lignes proposées à notre étude. Le problème posé par ce texte est celui de l'essence de la mort pour l'homme. Quelle est la nature réelle de l'idée de la mort en nous ? Appartient-elle à la réalité humaine ou constitue-t-elle seulement un terme final de la série existentielle ? Ce texte est divisé en trois parties. Dans la première (« Après... vie humaine »), Sartre note une métamorphose dans l'appréhension de la mort. Dans la seconde (« Ce changement... sa signification »), il met en évidence pour rendre compte de cette métamorphose — la dualité et l'ambiguïté de la mort. La troisième partie (« Ainsi... inachevé »), est la réplique trait pour trait de la seconde, Sartre illustrant concrètement, à l'aide de la musique, l'équivoque soulignée plus haut à propos de la mort.
[...] Un renversement de perspective s'est donc accompli. Seconde partie Ce changement . sa signification Dans cette seconde partie, Sartre, après avoir posé le problème de cette métamorphose structurale dans l'esprit du temps, nous donne à voir la raison profonde de ce changement. C'est ici que son analyse devient riche. Il étudie l'ambiguïté et les équivoques de cette notion de mort, susceptible d'être comprise sous une très grande diversité de points de vue. En effet, la mort désigne un terme, c'est-à-dire une limite fixée ou le dernier élément, le dernier stade de ce qui a une durée. [...]
[...] Trois grandes parties apparaissent : mise en évidence du changement conceptuel concernant la mort (1m partie) ambiguïté de l'idée de mort (2e partie) illustration concrète et image musicale (3e partie). Sartre nous montre non seulement le caractère multiple et ambigu de la notion de mort, mais les changements de perspective à son sujet. Non seulement le texte est intéressant philosophiquement, mais il l'est historiquement. L'idée que l'on se fait de la mort, en effet, est une réalité qui s'enracine dans l'histoire. [...]
[...] Il était déjà question du mur dans une célèbre nouvelle de Sartre, qui date de 1939 : Pablo, dans cet écrit, est un homme qu'on va fusiller et qui voudrait, précisément, jeter sa pensée de l'autre côté de la barrière, de l'autre côté de l'existence, de manière à concevoir, au-delà de cette limite, sa propre mort. Or cette projection est impossible. Le mur symbolise donc ici une barrière, limite au-delà de laquelle la vie n'est plus donnée. En avant du mur se situent l'humain et son destin et, au-delà, il n'y a plus rien. Pendant longtemps, la mort a donc été pensée comme extérieure à la condition humaine et comme donnée au-delà de toute humanité, comme résistant ainsi à toute pensée ou conceptualisation. [...]
[...] vie humaine La première partie du texte, comme d'ailleurs l'ensemble des lignes proposées à notre étude est, en fait, d'autant plus complexe qu'elle opère, dans l'ensemble, non point avec des concepts philosophiques précis et techniques, mais avec des termes du langage courant et quotidien, qui, néanmoins, doivent être délimités et explicités avec précision. Ainsi en est-il du mot mort qui apparaît dès le début et qui constitue la donnée de base et le problème du texte. Comment comprendre cette notion de mort, centre même, dans ces lignes, des analyses de J.-P. Sartre ? [...]
[...] On s'est avisé de considérer la mort d'un tout autre point de vue, dit Sartre. Effectivement, au début du siècle, Rilke écrit Le livre de la pauvreté et de la mort en 1902 : Car nous ne sommes que l'écorce, que la feuille, Mais le fruit qui est au centre de tout C'est la grande mort que chacun porte en soi C'est par elle que les jeunes filles s'épanouissent, et que les enfants rêvent d'être des hommes . De même, Heidegger, dans L'Être et le Temps en 1927 voit dans la mort, non point un terme extérieur, mais la possibilité ultime de l'homme. [...]
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