Qu'est-ce qui motive la croyance religieuse? C'est à cette question que répond Hume dans l'extrait proposé. S'il existe de solides raisons permettant d'affirmer l'existence d'un Créateur du monde, la religion populaire n'est quant à elle qu'une superstition reposant sur l'ignorance. Ainsi Hume, fidèle à l'esprit du XVIIIe siècle, critique la religion établie au nom d'un déisme philosophique. Nous nous attacherons à dégager avec précision les arguments rationnels sur lesquels se fonde la croyance en Dieu ainsi que les préjugés qui alimentent la religion vulgaire. Nous nous interrogerons ensuite sur la légitimité d'une telle partition du domaine religieux.
[...] Hume, dès le début du texte, fait éclater la notion de religion. Elle peut être rationnellement fondée : elle relève alors de la philosophie. Elle peut n'être qu'une superstition populaire. On la considérera alors comme un phénomène historique, et plus généralement comme une donnée explicable par des causes empiriques (psychologiques, sociologiques . Le sage croit en Dieu parce que le monde semble obéir à un dessein. La cause finale désigne en effet le but, l'intention dans laquelle existe une chose; elle s'oppose à la cause qui produit la chose comme son effet. [...]
[...] Or, correctement interprété, ce déchirement qui conduit à l'idée superstitieuse de Providence, peut aussi déboucher sur une croyance en Dieu qui s'accorde avec la raison. Ainsi, Kant, dans la Critique de la raison pratique, estime que ce désir d'unité, loin d'être issu de l'angoisse, est une exigence de la raison pratique. II est moralement nécessaire que soit mis fin au désaccord entre les lois de la nature qui gouvernent l'acquisition du bonheur, et les lois de l'esprit qui confèrent à l'homme sa vertu. [...]
[...] II y aurait dans cette perspective une approche philosophique de Dieu qui ne partirait pas de l'expérience de la beauté, mais de celle du mal. [...]
[...] Par son caractère rationnel, elle s'accorde avec l'exigence philosophique d'un fondement universel de la religion. On se demandera s'il est possible d'asseoir la croyance en Dieu sur la raison pratique. Une religion ainsi adossée à l'expérience morale commune permettrait en outre d'unir le sage et l'ignorant en une véritable communauté confessant la même foi. Le problème est vaste et complexe : nous indiquerons seulement les premiers axes de recherche tels qu'ils sont proposés par Kant. Nous avons vu que la croyance en la Providence était en partie liée à la quête d'un sens. [...]
[...] II. Une religion rationnellement fondée sur la beauté du monde Les causes finales. 2. Un peuple aveuglé par la coutume. III. Une superstition alimentée par la peur La Providence La crainte, ressort de la superstition Le problème de la théodicée. IV. Appréciation critique Principe général d'une critique de Hume Dieu comme postulat de la raison pratique : Kant. Commentaire Qu'est-ce qui motive la croyance religieuse? [...]
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