Commentaire de "La recherche de la vérité" de Malebranche. Le passage principalement étudié (fin du premier livre) est central dans la philosophie de Malebranche: le commentaire montre comment Malebranche articule ses deux projets philosophiques à savoir établir une science de l'homme et une métaphysique.
[...] Le propre des sensations est justement de permettre la conservation de la vie puisqu'elles avertissent l'âme des dangers qui viennent toucher le corps. Ces sensations ne peuvent donc établir des raisonnements Au même titre que les jugements les raisonnements sont le fruit de l'action divine établis par l'intermédiaire de notre âme ou plus exactement de notre volonté. Dieu agit en conséquence d'une infinité de raisonnements puisqu'il agit en nous selon ses lois. Ces raisonnements sont à chaque fois actualisés face au donné qui est devant nous car ils varient à chaque mouvement de nos yeux en fonction d'eux. [...]
[...] L'expression indique qu'elle a pour vocation de corriger la corruption de NOTRE nature et c'est volontairement et non accidentellement que dieu les forme en nous. Dieu décide de la finalité de ses agissements, les actes divins ne sont donc pas des déterminations surnaturelles. Dès lors l'adjectif naturel doit être entendu comme une instance inerte et non productrice se pliant aux décrets divins en tant qu'occasion de l'expression de ces décrets, de leur efficace L'auteur veut rendre compte de l'impuissance de l'homme qui se place toujours, et dans le cas présent lors du jugement de distance, sous la cause générale de Dieu. [...]
[...] A ce titre le cerveau est la seule partie du corps qui soit unie à l'âme. Ce qui se passe dans nos yeux et notre cerveau, le mécanisme de la perception, se déroule suivant la volonté divine, dans un ordre parfait ou du moins aussi adapté à notre nature que si nous avions pu nous même engendrer ce mécanisme. La manière avec laquelle dieu agit en nous et pour nous est si parfaite que rien de notre perception et jugement n'aurait été différent si l'âme pût agir en elle-même et se donner ses sensations et c'est en cela que Malebranche reconnaît à l'âme le pouvoir d'établir les jugements naturels. [...]
[...] En effet si la matière se réduit à l'étendue géométrique le contenu qualitatif (tels que la couleur ou la douleur) est une modalité de l'âme. C'est l'âme qui ressent et non le corps. Après avoir rendu compte de la dépersonnalisation du jugement Malebranche traite à présent du jugement comme acte de Dieu mais en se plaçant dans le moment précis où le jugement se forme, dans le concret, en montrant que ce jugement porte sur des modalités qualitatives de l'âme et qu'il ne peut se faire qu'en fonction des impressions sensibles rapportées par l'entendement. [...]
[...] Si Dieu n'agit que par des lois générales, constantes et uniformes c'est que son infinité ne peut être rendue par des actions particulières. La grandeur divine doit aussi se traduire dans la manière dont il agit. Ainsi le nombre de ces lois est volontairement réduit, leur efficacité étant liée à la simplicité des voies pouvant les faire naître. Néanmoins ces lois générales sont rendues efficaces par des causes occasionnelles qui viennent régler la condition de son action. Dieu agit à l'occasion de ces causes comme en des points de rencontre qui servent à établir ses lois. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture