Commentaire d'un texte tiré de la seconde partie de la Métaphysique des moeurs de Kant. Ce texte est central, Kant y analyse le concept de vertu.
Le commentaire montre comment Kant démontre que la vertu est innée et non pas acquise et comment Kant répond à la question "que faut-il faire". Ce texte revient sur tous les éléments fondateurs de la morale kantienne en tant qu'il s'appuie sur les fondements a priori pour montrer les possibilités de l'exprimer dans la réalité humaine.
[...] Mais parce que, par la simple doctrine exposant comment on doit se conduire pour se conformer au concept de la vertu, on n'obtient pas encore la force de mettre en pratique les règles, les stoïciens estimaient que la vertu ne pouvait pas être enseignée par de simples représentations du devoir, par des exhortations (de manière parénétique), mais qu'il fallait la cultiver et l'exercer pratiquement à travers des efforts pour combattre en l'homme l'ennemi intérieur (de manière ascétique) ; car on ne peut pas tout ce que l'on veut, si l'on n'a pas auparavant essayé et exercé ses forces - ce dont, cependant, la décision doit être prise entièrement tout d'un coup, parce que, si tel n'était pas le cas, l'intention (animus), en capitulant devant le vice pour s'en dégager peu à peu, serait en soi impure et même vicieuse, incapable par conséquent de ne plus produire aucune vertu (en tant que la vertu repose sur un principe unique). Kant, Métaphysique des moeurs, II (Doctrine de la vertu), II 49, tr. A. [...]
[...] On voit clairement que cette adéquation ne peut résulter que d'un exercice répété, d'un effort. Cet exercice doit justement mener à cette adéquation de manière immédiate. L'intention ne peut être le résultat d'une conclusion. Les motifs de la décision ne peuvent qu'être ceux des règles formelles de la vertu. Kant veut ici montrer que même si la doctrine de la vertu est produite par la raison pratique pour faire entendre la loi morale dans l'ordre pratique, la maxime de la loi morale n'est susceptible d'aucun compromis. [...]
[...] et comment transformer articuler une loi a priori en règles morales pratiques et efficaces. Ainsi Kant montre tout d'abord que la vertu est acquise et non pas innée en tant qu'elle vient contraindre la volonté dans le cadre de son opposition avec les passions. Ainsi (et dans un second temps), la vertu nécessite un exercice vif et constant afin de parvenir à contraindre la volonté de manière automatique et immédiate. * * * Dans un premier temps l'auteur montre que la vertu est acquise et non pas innée sans quoi l'homme agirait en tout temps et en tout lieux de manière conforme à la loi morale. [...]
[...] Cette résolution est le travail même de la vertu, ce courage avec lequel l'homme se contraint lui-même. L'opposition qui se joue alors prend bien la volonté comme objet et s'établit entre la vertu force de la résolution exprimant la loi morale dans le cadre pratique humain) et tel ou tel contenu désiré par intérêt égoïste puissance des penchants). En effet la vertu est le produit de la raison pratique en ceci que cette dernière détermine la volonté afin de contrer la puissance des penchants et assurer la réalisation de la loi morale dans le sens d'une pratique humaine. [...]
[...] La doctrine même de la vertu se confond avec son effectivité dans l'action. Sans quoi elle n'est pas vertu mais simple exhortation. En effet de toute part l'homme reçoit des injonctions exprimant la doctrine de la vertu, il intègre très vite la notion de vertu prise comme pure possibilité. Mais c'est bien davantage sa réalisation, sa conformité dans l'acte qui demande un exercice et c'est pour cela qu'elle m'est intime. Il ne faut donc pas confondre la vertu prise comme possibilité avec la vertu prise comme se confondant dans l'action avec la volonté même. [...]
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