Montesquieu, une des figures emblématiques du siècle des Lumières, développe dans cet extrait de son œuvre De l'Esprit des lois un thème au cœur de l'étude des sociétés : le commerce. Dans ce même ouvrage, il définit le commerce comme « consistant essentiellement en l'échange ». Dès la deuxième ligne, il présente sa thèse par un parallélisme : « partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce ; et partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces ». Montesquieu expose les raisons qui justifient sa prise de position par trois arguments principaux, intimement liés. Tout d'abord, il explique comment les échanges adoucissent les mœurs barbares et corrompent les mœurs pures. Ensuite, il montre comment le commerce porte à la paix et unit les nations, alors qu'il désunit les particuliers. Enfin, il illustre la justice exacte induite par le commerce qui s'oppose au brigandage et aux vertus morales. Mais le commerce est-il aussi bénéfique pour la société que le philosophe nous porte à le croire ?
[...] II, Commentaire du texte Montesquieu, une des figures emblématiques du siècle des Lumières, développe dans cet extrait de son œuvre De l'Esprit des lois un thème au cœur de l'étude des sociétés : le commerce. Dans ce même ouvrage, il définit le commerce comme consistant essentiellement en l'échange Dès la deuxième ligne, il présente sa thèse par un parallélisme : partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce ; et partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces Montesquieu expose les raisons qui justifient sa prise de position par trois arguments principaux, intimement liés. [...]
[...] Ainsi, l'auteur explique que le commerce corrompt les mœurs douces et polit et adoucit les mœurs barbares Dans Commentaire de la Guerre des Gaules, Jules César explique comment les Gaulois s'étaient laissés emportés par les joies du commerce de Marseille pour devenir inférieurs aux Germains. A l'inverse, le commerce anoblit le barbare puisqu'il lui apporte le sentiment d'avoir réalisé une action juste, et l'inscrit dans un processus d'égalité vis-à-vis de l'autre protagoniste de l'échange. Il y a donc ici un paradoxe dans les effets des lois du commerce dans la mesure où elles anoblissent les plus corrompus et corrompent les plus nobles. Mais pour Montesquieu, les effets du commerce ne s'arrêtent pas à ce stade, leur portée prend une tournure universelle. [...]
[...] Le commerce produit un sentiment de justice exacte qui va participer à effacer aussi bien les excès positifs que négatifs, aussi bien l'altruisme que le banditisme. Ainsi, cette justice exacte est contraire d'un côté au brigandage et de l'autre aux vertus morales qui font que l'on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité et qu'on peut les négliger pour ceux des autres Là encore, il existe un antagonisme dans les effets du commerce, qui développe d'une part des qualités comme l'honnêteté et d'autres part des vices tel l'égoïsme. [...]
[...] L'esprit de commerce produit dans les hommes un certain sentiment de justice exacte, opposé d'un côté au brigandage, et de l'autre à ces vertus morales qui font qu'on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité, et qu'on peut les négliger pour ceux des autres. La privation totale du commerce produit au contraire le brigandage, qu'Aristote met au nombre des manières d'acquérir. L'esprit n'en est point opposé à de certaines vertus morales: par exemple, l'hospitalité, très rare dans les pays de commerce, se trouve admirablement parmi les peuples brigands. Montesquieu, De l'Esprit des lois Livre XX, chap et Ed. Flammarion, coll. [...]
[...] Commentaire d'un célèbre extrait de L'esprit des lois de Montesquieu Texte Le commerce guérit des préjugés destructeurs et c'est presque une règle générale que, partout où il y a des moeurs douces, il y a du commerce; et que partout où il y a du commerce, il y a des moeurs douces. Qu'on ne s'étonne donc point si nos moeurs sont moins féroces qu'elles ne l'étaient autrefois. Le commerce a fait que la connaissance des moeurs de toutes les nations a pénétré partout : on les a comparées entre elles, et il en a résulté de grands biens. [...]
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