Dans L'Éthique à Nicomaque, principal ouvrage d'Aristote traitant de la morale et de la politique, sont exposées les différentes questions relatives à l'action humaine, en vue d'apprendre à l'homme non seulement à connaître la vérité, mais à vivre selon la vérité.
Dans l'Antiquité, Aristote, parmi d'autres philosophes, s'est particulièrement intéressé à la justice et en a développé sa propre conception, notamment dans le livre V où il la définit comme la mère de toutes les vertus qui nous fait agir selon le droit. Il s'attarde plus particulièrement sur des questions qui se rattachent à cette notion de justice comme les distinctions fondamentales entre la justice distributive et réparatrice qui fonctionnent et se caractérisent différemment.
Ainsi, quelles sont les caractéristiques de chacune de ces justices ?
La première partie de l'exposé traitera la justice distributive et la seconde reposera sur la justice réparatrice.
[...] La justice réparatrice Dans les rapports volontaires : la justice commutative 1. Conditions Au chapitre IV, paragraphe Aristote introduit la notion de justice réparatrice et différencie d'emblée les relations involontaires des relations volontaires. Ces dernières, issues des rapports entre les citoyens, sont régies par la justice commutative. Ce qui signifie que cette dernière organise les relations qui existent lors d'un échange, médiatisé ou non, par l'argent. La spécificité de la justice commutative repose sur l'idée de volonté : si l'échange a lieu c'est que les deux parties ont eu le désir d'échanger, la seule régulation qui joue ici pour fixer les termes de l'échange étant l'offre et la demande. [...]
[...] Ainsi, l'idée est de s'intéresser à l'échange et non à l'intérieur de l'échange lui-même : on acceptera peut-être de parler d'injustice quand une certaine position des contractants en réduit un à la misère. C'est le cas quand le produit désiré est un produit vital et quand celui qui peut le fournir est en position de monopole. L'injustice tient moins ici à l'échange lui-même qu'à l'état de détresse auquel il réduit la personne désavantagée. C'est donc au nom d'une exigence plus haute que la distribution et l'échange peuvent être soupçonnés de transgresser les limites de la convenance. Dans les rapports involontaires : la justice correctrice 1. [...]
[...] De ce fait, la part d'égalité que cette justice est censée receler reçoit sans doute davantage de fondements. L'intérêt de la justice correctrice dans les rapports involontaires s'appuyant sur ce concept d'égalité, s'appuie sans doute sur plus de confiance et d'adhésion nécessaire à la juste régulation des relations entre les humains. [...]
[...] Mais quelles sont les conditions pour qu'un partage soit juste et égalitaire ? 2. Les conditions La justice distributive prône essentiellement la répartition des biens au regard du mérite de chacun. C'est à dire que celui qui est deux fois plus méritant doit avoir deux fois plus. La justice distributive repose ainsi sur une égalité proportionnelle et non sur une égalité arithmétique. Dans ce cadre, celui qui prend sciemment plus que son dû est injuste et celui qui reçoit moins que son dû subit une injustice. [...]
[...] Ainsi, à l'origine, tous les biens étaient communs, les biens matériels comme immatériels, et que la cité les a distribués en bien propre. Cela sous entend que la cité s'établit comme responsable et qu'elle doit réguler les échanges et les rapports entre les citoyens dans la cité. Il apparaît ici un besoin d'égalité et de justice, c'est-à-dire donner à chacun ce qui lui revient. La justice est la norme qui rend possible la mise en oeuvre de règles qui garantissent l'ordre public dans le respect du bien commun et des droits de chacun. [...]
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