Le siècle des lumières est marqué par le voyage, celui-ci se décline sous diverses formes.
Il peut être proche et lointain, terrestre et maritime, savant et sentimental, lue et imaginaire.
De même il revêt différents caractères : religieux, aventurier, utilitaire, éducatif, philosophique, artistique et tant encore…Mais s'il connaît un succès triomphant au XVIIIème siècle auprès des élites de l'ancien régime, c'est avant tout car l'homme des lumières se distingue par sa vocation pour la mobilité. De ce fait les encyclopédistes dans leur dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, plus communément appelé Encyclopédie se devaient de lui consacrer un article. Il a été rédigé par le Chevalier de Jaucourt [1704-1779], moins illustre qu'un Diderot ou qu'un Holbach, il accomplit tout de même un immense labeur de compilation et de vulgarisation, extrayant ou synthétisant un nombre invraisemblable de textes pour signer finalement dix-sept mille articles sur absolument tous les sujets. Ce qui lui a valu de la part de ces contemporains le surnom « d'esclave de l'encyclopédie ». Quant à l'article « voyage », il date de 1755, âge d'or des lumières françaises.
Il sera donc intéressant, de voir en quoi le voyage tel que le défini Jaucourt, reflète-t-il les Lumières ?
En premier lieu, nous verrons en quoi le voyage est une pratique nécessaire à une bonne éducation.Puis nous évoquerons l'Italie comme étant le cadre propice et privilégié du voyage au XVIIIème siècle. Enfin, nous nous interrogerons sur le voyage en tant que spécificité des lumières.
[...] L'essentiel est donc de s'attacher aux manières de vivre des autres nations et de privilégier la qualité des rencontres. Non au contraire d'avoir une approche quantitative et matérielle des choses. Plutôt que de s'encombrer l'esprit de données inutiles, il s'agirait en somme de le façonner au contact d'autrui. On va donc tenter de rendre plus explicite les métaphores utilisées par Montaigne car elles nous renseignent sur l'objet même du voyage. La métaphore de la cervelle limée implique tout d'abord l'idée d'un dégrossissage, il est ici clairement suggéré que le voyage offre à l'homme la possibilité de s'amender, d'opérer un travail sur soi. [...]
[...] Celles- ci sont surtout composées de toute sorte de matériaux naturels et forment un véritable catalogue de la nature, qu'on essaie de rendre le plus parfait possible. Les apports du voyage Enfin, dans une dernière sous partie voyons quelle est la portée du voyage, qu'est-ce que celui-ci apporte aux gens ? Pour Jaucourt, l.8, je cite Choses égales, toute nation où règne la bonté du gouvernement, et dont la noblesse et les gens aisés voyagent, a des grands avantages sur celle où cette branche de l'éducation n'a pas lieu. Quels enseignements le voyageur doit-il retirer du voyage? [...]
[...] Celle-ci est au profit du savoir, du progrès, qui sont l'objectif des lumières. Ainsi fort de sa conviction que science, utilité et progrès vont du même pas, le siècle des lumières enrôle le voyageur au service du savoir. Le voyage permet la circulation des hommes et des idées Le voyage outre les raisons qui le motive : qu'il soit formatif, utilitaire, sentimental, philosophique, artistique ou encore professionnel, c'est aussi un des vecteurs de propagation et de la diffusion des lumières. [...]
[...] Il prend également en exemple un lieu privilégié du voyage à partir de la l.21, Il est en particulier un pays au-delà des Alpes, qui mérite la curiosité de tous ceux dont l'éducation a été cultivée par les lettres. Ici, le chevalier sous-entend que toute personne correctement éduquée intellectuellement se doit d'aller en Italie ; ce qui nous amène à notre seconde partie : A présent, il nous ai possible de répondre à la question pourquoi voyager ? L'auteur nous montre clairement que le principe et le but premier du voyage est l'éducation et l'instruction. Il loue tout au long de son article la vertu initiatique et formatrice de ce dernier. [...]
[...] Il y a aussi le peintre et architecte Clérisseau (1722-1820), qui se rend lui aussi à Rome, si bien qu'il sera appelé à Saint-Pétersbourg par l'Impératrice Catherine II pour la création du célèbre Musée de l'Ermitage. Pour être complet sur l'Italie, on peut évoquer rapidement, mis à part Rome et Florence, d'autres cités italiennes auxquelles on prête également de l'intérêt. Venise, ville commerciale accueille de nombreux étrangers. Quant à Naples, elle attire énormément de par son célèbre Vésuve, mais aussi grâce à son ministre Tanucci très éclairé, qui entretient des échanges avec des philosophes. En revanche, on peut dire que la ville de Milan s'ouvre assez timidement aux Lumières. [...]
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